Gel des négociations
Turquie -Adhésion à l'union européenne
Le Parlement européen a préconisé hier le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'union européenne en raison des mesures répressives "disproportionnées" prises par Ankara dans le cadre de l'état d'urgence instauré depuis la tentative de coup d'etat du 15 juillet. Le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik a estimé que ce vote enfreignait les valeurs fondamentales de L'UE et affirmé que la Turquie ne le prenait pas au sérieux. Pour le ministre turc, le Parlement européen manque de recul quand il s'agit de la Turquie et devrait surveiller son langage quand il évoque le président Recep Tayyip Erdogan.
Le Parlement européen a préconisé hier le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'union européenne en raison des mesures répressives "disproportionnées" prises par Ankara dans le cadre de l'état d'urgence instauré depuis la tentative de coup d'etat du 15 juillet.
Le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik a estimé que ce vote enfreignait les valeurs fondamentales de L'UE et affirmé que la Turquie ne le prenait pas au sérieux. Pour le ministre turc, le Parlement européen manque de recul quand il s'agit de la Turquie et devrait surveiller son langage quand il évoque le président Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier avait prévenu mercredi qu'un vote du Parlement européen en ce sens n'aurait "aucune valeur" à ses yeux.
Dans une résolution adoptée à Strasbourg (479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions), le Parlement "invite la Commission (européenne) et les États membres à entamer un gel temporaire des négociations d'adhésion en cours avec la Turquie".
Il réaffirme toutefois "son engagement en faveur du maintien de l'ancrage de la Turquie à l'union européenne" et s'engage à "revoir sa position une fois que les mesures disproportionnées prises dans le cadre de l'état d'urgence auront été levées". La Turquie, qui a signé en 1963 un accord d'association avec L'UE, a entamé des négociations formelles d'adhésion en 2005. Mais en raison de l'opposition de plusieurs Etats membres, dont Chypre et la France, seuls 16 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts à ce jour et un seul a été clôturé.
L'arrestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes dans le cadre de l'état d'urgence instauré après le putsch manqué de juillet a été vivement critiquée par de nombreux responsables européens, assombrissant les relations entre Bruxelles et Ankara.
"Les mesures répressives prises par le gouvernement turc (...) attentent aux droits et libertés fondamentaux consacrés dans la Constitution turque, portent atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales de l’union européenne", estime le Parlement européen dans sa résolution.
Depuis juillet, "dix membres de la Grande assemblée nationale de Turquie appartenant au parti d'opposition pro-kurde HDP, quelque 150 journalistes, 2.386 magistrats et 40.000 autres personnes ont été emprisonnés", constatent les eurodéputés. Selon le rapport de 2016 de la Commission européenne sur la Turquie, 129.000 fonctionnaires ont par ailleurs été "suspendus (66.000) ou licenciés (63.000), pour la plupart sans aucun chef d’accusation à ce jour".