Regain de tensions interreligieuses à Djakarta
Le président indonésien, Joko Widodo, a lancé hier un appel au calme et des hélicoptères de la police ont largué des tracts au-dessus de Djakarta à la veille d'une nouvelle journée de manifestation de la communauté musulmane. Le pays qui compte le plus grand nombre de musulmans de la planète traverse une nouvelle phase de tensions interreligieuses depuis que le gouverneur chrétien de Djakarta, Basuki Tjahaja Purnama, a été accusé d'avoir insulté le Coran. Le 4 novembre, quelque 100.000 manifestants musulmans ont défilé dans la capitale pour réclamer son éviction. De brèves échauffourées ont éclaté, faisant un mort et plus de 100 blessés.
Le président Widodo, qui s'est entretenu depuis avec des responsables politiques et religieux ainsi qu'avec les chefs des services de sécurité, a accusé des "acteurs politiques", sans les identifier, d'avoir attisé les tensions.
"Je ne veux transmettre qu'un seul mot : l'optimisme. N'oublions pas ce mot, même si la situation politique est un peu tendue", a-t-il dit hier lors d'un forum d'investisseurs.
La police, qui prévoit de déployer 18.000 agents, a largué pour sa part quelque 50.000 tracts au-dessus de Djakarta. Elle met en garde contre les conséquences de troubles à l'ordre public ou d'"activités subversives", des délits qui peuvent être passibles selon leur degré de gravité de la réclusion criminelle à perpétuité, voire de la peine de mort