Qui peut apaiser, aujourd'hui, la Tunisie ?
Quand la justice transitionnelle éternue… l'économie prend froid
Faut-il remettre à nouveau en sourdine ce projet de loi sur la réconciliation économique et financière, de toutes les ambiguïtés, dont plus personne n'en veut, y compris le monde des affaires ! En effet, les « fortunes » tunisiennes qui ont eu le temps de s'adapter parfaitement à toutes les intempéries de la révolution en limitant au maximum les dégâts, ne veulent pas en bénéficier de peur de se faire rattraper par les justiciers de « l'inquisition nationale », et subir à nouveau la chasse aux sorcières.
Faut-il remettre à nouveau en sourdine ce projet de loi sur la réconciliation économique et financière, de toutes les ambiguïtés, dont plus personne n’en veut, y compris le monde des affaires !
En effet, les « fortunes » tunisiennes qui ont eu le temps de s’adapter parfaitement à toutes les intempéries de la révolution en limitant au maximum les dégâts, ne veulent pas en bénéficier de peur de se faire rattraper par les justiciers de « l’inquisition nationale », et subir à nouveau la chasse aux sorcières. Pour beaucoup d’entre eux, s’engager dans les méandres de la procédure de toutes ces « justices transitionnelles » ne présente aucune garantie ni crédibilité pour le présent et l’avenir parce que ces « dossiers » qui transhument de L’IVD, aux tribunaux, ne seront jamais clos avant une bonne décennie et encore… Ces grosses cylindrées du monde économique et de l’argent, seront toujours pointées du doigt par ce même monde politicien, qui refuse aujourd’hui cette loi ! Par conséquent, il vaut mieux revenir à cette bonne justice (non transitionnelle) et faire valoir ses droits, tout en trouvant les solutions négociables avec l’administration, comme cela a toujours été le cas depuis la Dynastie husseinite.
Pour les hauts fonctionnaires qui ont appliqué des directives de la hiérarchie politique de l’époque et qui tombent sous le coup de cet article 96 du Code pénal, véritable épée de Damoclès, il serait tout simplement indiqué de l’abroger, car il peut toucher toute autorité en charge de pouvoir administratif ou financier qui « autorise » un acte quelconque et qui sera jugé comme ayant porté préjudice à l’administration, à l’etat et au patrimoine collectif. D’ailleurs, ce fameux article 96 peut s’appliquer éventuellement à toutes les autorités postrévolutionnaires y compris la Troïka et suivants.
Nous disons cela pour rappeler que toutes les justices « transitionnelles » sont mauvaises et qu’elles portent en elles les germes de l’injustice des systèmes inquisitoires politisés, où la revanche est la règle. Depuis Isabelle la Catholique, en Espagne, après la chute de la Grenade andalouse, en 1492, et même bien avant, tous les systèmes inquisitoires n’ont rien réparé, bien au contraire… Ils ont approfondi les blessures sociales, les brisures et diffusé la haine de « l’autre » comme dirait Jean Paul Sartre dans sa fameuse pièce « Huis clos », pour aboutir finalement à quoi.. à cette exclamation de tous les rejets : « Nous sommes tous des assassins » et pour le cas tunisien actuel : « Nous sommes tous des corrompus » ! A propos de corruption, une amie très respectable et de grande compétence, a diffusé sur facebook, un questionnaire où elle demande l’avis de ce public nombreux, comment peut-on trouver une solution pour annihiler ce phénomène de la corruption qui s’étend à vue d’oeil et qui gangrène le tissu social tunisien. Pour ma part, je n’ai trouvé qu’une seule réponse crédible : Dissoudre toutes les Instances de « l’inquisition nationale », et de ce qu’on appelle plus doctement, « la justice transitionnelle ». L’histoire prouve que toutes les inquisitions au nom de la vertu n’ont rien de vertueux.
Plus on crée d’instances de lutte contre la corruption et plus celle-ci s’amplifie parce que les citoyens sont à bout de souffle fatigués par les templiers et les justiciers et préfèrent « payer » dans l’ombre pour avoir la paix ! Chaque fois qu’on institue de manière coercitive, un contrôle (incontrôlable et qui arrive même à transcender les lois), on met en branle de fait les procédures de la « corruption » adjacentes qui en découlent naturellement, car l’instinct de conservation, du bien personnel, du patrimoine, et de l’entreprise prime. Et oui… du transitionnel au parallèle, il n’y a qu’un pas !
La bonne solution, c’est finalement de revenir à la « Justice » traditionnelle, la vraie et non transitionnelle, tout en abrogeant les lois « politisées » de l’ancien régime comme l’art. 96, qui finiront par rattraper le nouveau régime lui-même ! Je sais que le régime d’assemblée n’aide pas, surtout le gouvernement, qui n’arrive pas à faire les réformes et adapter les lois aux exigences nouvelles du monde économique et de l’investissement. Or, ils ne peuvent progresser que dans une société apaisée et sécurisée. Ne nous faisons pas d’illusions, car malgré la sympathie énorme du monde extérieur libéral et des affaires pour la Tunisie nouvellement démocratique, aucun investisseur ne viendra « jeter » ses avoirs en eau trouble ! Tous les promoteurs cherchent la sécurité et la transparence y compris, des lois ! Or, malheureusement, certaines fractions politiques dogmatisées, ne veulent pas de l’apaisement social et de la relance économique… Ils ne pêchent que dans l’anarchie « rentable » pour eux, politiquement, parce qu’à défaut de programmes et de projets économiques crédibles, ça leur permet d’exister et de faire pression au quotidien. Entre temps le pays laborieux est pénalisé. D’où cette exigence populaire, persistante aujourd’hui, de changer le système politique dans son ensemble et surtout ce régime d’assemblée qui bloque les réformes et handicape sérieusement la relance économique. C’est pas simple, c’est vrai !
Mais, tôt ou tard, il va falloir en découdre, pour remettre à sa vraie place… la minorité dictatoriale et hégémoniste et redonner au peuple majoritaire sa voix et sa légitimité !