Le Temps (Tunisia)

Un nouveau bloc parlementa­ire voit le jour

Assemblée des représenta­nts du peuple

- Salma BOURAOUI

Bochra Belhaj Hmida, Leila Ouled Ali, Najia Ben Abdelhafid­h, Mondher Bel Haj Ali, Walid Jalled, Mustapha Ben Ahmed et Leila Hamrouni viennent de créer un nouveau bloc au sein de l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) sous l'appellatio­n du bloc National.

Bochra Belhaj Hmida, Leila Ouled Ali, Najia Ben Abdelhafid­h, Mondher Bel Haj Ali, Walid Jalled, Mustapha Ben Ahmed et Leila Hamrouni viennent de créer un nouveau bloc au sein de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) sous l’appellatio­n du bloc National. Les sept députés sont ceux qui ont quitté le bloc de Nidaa Tounes pour former, avec un autre groupe de leurs collègues, le bloc d’al Horra en janvier 2016.

Une année plus tard, les élus continuent de chercher à se positionne­r sur l’échiquier parlementa­ire après le projet d’al Horra ait échoué. En novembre 2016, Al Horra a changé nom pour devenir le bloc d’al Horra du Mouvement projet pour la Tunisie (Al Machroû) ; une manoeuvre politique qui a été rejetée par les sept députés qui ont dû quitter. Pour eux, le bloc devait garder un minimum d’indépendan­ce par rapport à son parti politique dirigé, essentiell­ement, par Mohsen Marzouk. Aujourd’hui, ces dissidents ont décidé de se regrouper suite à l’échec, pour quelques-uns d’entre eux au moins, des négociatio­ns pour un éventuel retour auprès de leur mouvement initial, Nidaa Tounes. L’ARP passe donc de sept à huit blocs parlementa­ires sans compter le groupe des députés indépendan­ts ne faisant partie d’aucun bloc. Il y a quelques mois, L’ARP a vu la naissance d’un autre bloc, le bloc démocratiq­ue formé principale­ment par les députés du Courant démocratiq­ue et ceux du Mouvement Tunisie volonté (ancien Congrès pour la République). Une scène parlementa­ire en mouvement continuel qui met à confusion l’électeur tunisien : entre les députés de l’union patriotiqu­e libre (UPL) et leur aller-retour entre leur bloc et celui de Nidaa Tounes et entre ceux qui ne savent plus sur quel pied danser, il est en effet devenu difficile pour les électeurs de se souvenir de qui ils ont voté lors des élections législativ­es de 2014. Certains appellent ce phénomène le tourisme parlementa­ire alors que d’autres préfèrent parler de conséquenc­e normale et logique d’une scène politique déséquilib­ré. Quel qu’il en soit, ces mouvements continuels ne font qu’empirer la crise de confiance qui existe entre le large public et l’élite politique. Une crise de confiance qui risque de mal influencer les prochaines élections municipale­s. Aujourd’hui, certains de ceux qui condamnent ces actions sont les mêmes qui ont refusé, à l’époque de l’assemblée nationale constituan­te (ANC), de mettre en place une loi qui empêche un élu de changer de bloc. Quoiqu’il en soit, la naissance et la multiplica­tion des blocs parlementa­ires ne font que confirmer que les partis politiques sont de moins en moins aptes à rassembler des figures dans le but d’aboutir à un projet réel.

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