Effervescence à la STAR
Une ambiance tendue règne au sein de la Société tunisienne d’assurance et de réassurance (STAR). Le secrétaire général de la fédération générale des banques et sociétés d’assurance relevant de l’union tunisienne du travail (UTT), Béchir Khiari, nous a indiqué que la cause en est un projet gouvernemental tendant à vendre 17% des parts de l’etat au capital de la STAR au profit du groupe d’assurance français GROUPAMA qui détient déjà 35% des parts du capital de la société achetées à l’etat tunisien en 2011, de sorte que grâce à cette nouvelle opération de vente, GROUPAMA va devenir l’actionnaire majoritaire et le propriétaire de la STAR, tandis que l’etat tunisien qui ne lui resterait en sa possession en cas de conclusion de l’opération que 13% du capital, va devenir un simple actionnaire après avoir été longtemps le propriétaire de la STAR. Le reste du capital est détenu par des privés. Selon notre interlocuteur, des responsables de GROUPAMA ont laissé entendre, dans des déclarations, qu’en devenant propriétaire de la STAR, le groupe français va procéder à un plan de restructuration se traduisant par le licenciement d’une grande partie des agents de la STAR. Ces responsables de GROUPAMA auraient déclaré que la STAR pourrait fonctionner avec 250 agents alors qu’elle compte 700 agents, ce qui signifie le départ de quelques 450 agents. Aussi, a dit Béchir Khiari, les agents de la STAR sont en colère face à ces sombres perspectives et sont unanimes à rejeter la privatisation de leur entreprise, d’autant plus que la STAR a toujours enregistré des bilans positifs et réalisé des bénéfices annuels se situant entre 20 millions et 30 millions dinars par an. Au même moment, GROUPAMA, depuis qu’il est devenu partenaire en 2011, n’a proposé aucun programme contribuant au développement de la STAR. Au nom du personnel de la STAR, Béchir Khiari a appelé le gouvernement à revenir sur sa décision de privatisation de la société, menaçant le recours à toutes les actions de protestation légales, y compris les grèves, pour soutenir la cause des agents.