Le Temps (Tunisia)

Sur un air de tarab, un nouveau "romancero gitano"

«Ghajar" de Samih Mahjoubi et Chiraz Jaziri au palais Zarrouk

- Hatem BOURIAL

A la recherche des airs gitans et de leurs confluence­s arabes, Chiraz Jaziri et Samih Mahjoubi se produisent aujourd'hui jeudi 22 juin au palais Zarrouk. Regards sur une expérience musicale inédite et deux artistes qui conjuguent savoir universita­ire et art inné de l'interpréta­tion... Voici un duo qui va de révélation en confirmati­on! La complicité entre ces deux artistes a de quoi être relevée et saluée tant le fruit de leur travail surprend, convainc et emporte l'adhésion. Pour ce mois de Ramadan, Le duo Jaziri/mahjoubi a préféré le calme des studios à la fébrilité des veillées sans fin. Les deux artistes ont ainsi peaufiné leur dernière création "Ghajar" et ont choisi de ne rencontrer le public qu'à deux reprises, afin de faire entendre la primeur de leurs recherches en cours... Qui de mieux que ce musicologu­e et cette enseignant­e universita­ire de langue espagnole pouvait aspirer à faire renaître l'atmosphère feutrée et rebelle des chants gitans? C'est que "Ghajar', l'intitulé de leur nouveau spectacle signifie "gitans" et par extension recouvre ici la musique gitane et ses racines aussi mystérieus­es que fascinante­s.

Voici un duo qui va de révélation en confirmati­on! La complicité entre ces deux artistes a de quoi être relevée et saluée tant le fruit de leur travail surprend, convainc et emporte l'adhésion. Pour ce mois de Ramadan, Le duo Jaziri/mahjoubi a préféré le calme des studios à la fébrilité des veillées sans fin. Les deux artistes ont ainsi peaufiné leur dernière création "Ghajar" et ont choisi de ne rencontrer le public qu'à deux reprises, afin de faire entendre la primeur de leurs recherches en cours.

Les racines invisibles du chant andalou

Qui de mieux que ce musicologu­e et cette enseignant­e universita­ire de langue espagnole pouvait aspirer à faire renaître l'atmosphère feutrée et rebelle des chants gitans? C'est que "Ghajar', l'intitulé de leur nouveau spectacle signifie "gitans" et par extension recouvre ici la musique gitane et ses racines aussi mystérieus­es que fascinante­s. Le spectacle pour lequel le chanteur Mohamed Aidi est également invité se déploie sur des univers féconds, à la croisée des chemins de plusieurs musiques et dans la quête perpétuell­e d'un tarab renouvelé. La voix puissante et mélodieuse de Chiraz, le luth serein de Mahjoubi se rencontren­t avec poésie et enthousias­me pour justement apporter au public une atmosphère inédite, celle d'un authentiqu­e "romancero gitano" auquel ne manque que l'incarnatio­n du grand Lorca. C'est un beau voyage musical qui attend les spectateur­s du palais Zarrouk à la Manouba! Ce voyage trouve ses racines fertiles en Andalousie et sillonne la haute tradition arabe. Profondéme­nt impliqués dans cette recherche, les deux artistes conjuguent un savoir culturel et musical à une interpréta­tion sobre et convaincan­te. Le projet conceptuel de ce duo réside justement dans cette démarche qui parvient à transforme­r une musique savante en airs entraînant­s. Au plus concret de l'intercultu­rel, Chiraz et Mahjoubi sont allés à la rencontre de plusieurs publics en Tunisie, en Espagne

ou en Algérie, comme pour restituer ces racines invisibles du malouf et démontrer que le nouveau "mouwachah" passait nécessaire­ment par une relecture de l'ensemble du patrimoine. On verrait bien ces deux artistes participer au titre des musiques néo-traditionn­elles à des festivals de malouf ou à des rencontres comme Mûsiqât. Leur démarche en éclairerai­t plus d'un et démontrera­it que la recherche finit toujours par faire jaillir la lumière.

L'inspiratio­n, hors des carcans de la convention

Dans "Ghajar", les pièces se succèdent et portent chacune une saveur. Les deux voix se répondent dans un soliloque galant, une sérénade sans fin, des marivaudag­es qui chantent l'aimée et ses soupirants. C'est un véritable tour de force vocal auquel se livre une Chiraz Jaziri qui n'hésite jamais à entonner un chant a capella ou s'aventurer vers des hauteurs mélodiques difficiles à atteindre. Au final, c'est une chanteuse qu'on découvre ainsi que la subtilité des arrangemen­ts musicaux qui façonnent ce spectacle pas comme les autres. "Ghajar" est une véritable expérience pour ceux qui découvrent ce spectacle. Naviguant entre une Espagne mythique et les lointaines cours omeyyades, deux artistes nous font voyager entre histoire et géographie du chant, convoquent les muses et les traditions et, surtout, libèrent leur inspiratio­n du carcan de la convention. Un concept novateur pour des musiciens exigeants...

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Chiraz Jaziri

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