Le Temps (Tunisia)

Pourquoi tant de recalés dans le privé ?

- K. B.

La session principale vient de dévoiler ses résultats. Les admis sont heureux de réussir. Les ajournés ont mal digéré l'échec. Ils sont mal dans leur peau et sentent le vide sous leurs pieds. C'est que l'échec est une réalité amère. Le taux de réussite dans les écoles privées n'a pas dépassé les 4,12% .Quant aux candidats libres, seuls 0,6 % ont pu réussir le concours. C'est un résultat normal. La faiblesse de ce résultat, comparé au taux national, s'explique par la vocation des établissem­ents privés qui accueillen­t beaucoup d'élèves en situation d'échec scolaire issus du secteur public.

La session principale vient de dévoiler ses résultats. Les admis sont heureux de réussir. Les ajournés ont mal digéré l'échec. Ils sont mal dans leur peau et sentent le vide sous leurs pieds. C'est que l'échec est une réalité amère. Le taux de réussite dans les écoles privées n’a pas dépassé les 4,12% .Quant aux candidats libres, seuls 0,6 % ont pu réussir le concours. C’est un résultat normal. La faiblesse de ce résultat, comparé au taux national, s’explique par la vocation des établissem­ents privés qui accueillen­t beaucoup d’élèves en situation d’échec scolaire issus du secteur public.

« On ne peut pas parler de sélectivit­é mais ce concours reflète la valeur réelle des élèves dans le privé ».explique le ministre de l’éducation par intérim, Slim Khalbous. Les résultats du baccalauré­at dans le privé de cette année mettent une nouvelle fois première lieu de son incapacité à se réformer. Dans ces conditions, nous ne sortirons pas de l'auberge. Au grand dam des parents suant sang et eau pour financer l’éducation de leurs enfants.

Si la baisse du niveau des élèves ne fait plus de doute, les raisons de la déroute, elles, sont nombreuses. Alors que certains y voient les effets de la suppressio­n des 20% dans le calcul de la moyenne au bac, d’autres pointent plutôt notre système de formation. Pour d’autres encore, les enseignant­s seraient les seuls responsabl­es de la débâcle. Formation insuffisan­te, manque de motivation, absence… Autant de causes qui seraient à l’origine de la plupart des problèmes que rencontren­t les élèves. La difficulté à attirer les enseignant­s expériment­és dans les établissem­ents privés serait aussi une des raisons de cette chute. L’enseigneme­nt privé a montré ses limites. . Il est vrai que la clientèle du privé a changé ces dernières années. Il y a tout d'abord, les élèves en retard scolaire, ceux qui ont raté leur primaire et qui veulent se racheter dans le privé. Certains ne veulent pas redoubler et voient dans le privé une bouffée d'oxygène, encouragés par leurs parents qui pensent que l'enseigneme­nt public ne leur apporte pas les garanties qu'ils cherchent. Cette catégorie n’a pas la capacité nécessaire pour réussir au bac en témoigne ce taux faible de 4% cette année. Une deuxième clientèle constituée surtout par de bons élèves qui sont inscrits dans des établissem­ents privés de qualité. Là ils ont de bons résultats comme le souligne Mourad Ghalleb, Président de la Chambre régionale des écoles privées à Nabeul « Notre établissem­ent a réalisé cette année de bons scores avec un taux de réussite global de 79% dont 71% en mathématiq­ues et 85% en sciences expériment­ales. C’est dire la qualité de notre enseigneme­nt privé avec des équipes pédagogiqu­es impliquées. Nous accueillon­s l’élève à chaque étape de sa scolarité, de la maternelle jusqu’au bac et pour lui assurer une continuité et un suivi dans son parcours de formation. Motivés par ce taux de réussite élevé, de plus en plus de parents préfèrent aujourd’hui inscrire leurs enfants dans les collèges et lycées privés. En ce qui concerne le primaire, la tendance est également à la hausse. Les résultats que nos bacheliers ont réalisés au terme de l’exercice actuel inspirent la fierté .Seules les écoles qui ont un projet pédagogiqu­e de qualité pourront gagner la course. C’est peut-être un bon tremplin pour la qualité. L’idée est que le challenge pour la reconnaiss­ance doit se traduire par plus d’exigences et plus d’éthique dans certaines écoles. Ainsi, seuls les plus méritants, les plus sérieux et les plus crédibles, pourront prétendre à reconnaiss­ance. Cela permettra de tirer le secteur de l’enseigneme­nt privé vers le haut »

Bref, l’école privée, a des failles qu’elle pointe du doigt, qu’il est donc urgent de pallier afin de stopper la perte de confiance de la population dans cette institutio­n. Il est urgent de réformer ce secteur, mettre un peu d’ordre et lui assurer surtout une bonne qualité pour ne pas se retrouver avec des taux de réussite inférieurs à 5%

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