Le Temps (Tunisia)

En quête de transparen­ce et de bonne gouvernanc­e

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Le secteur des industries extractive­s est un secteur mal géré, bien que le gouverneme­nt oeuvre à instaurer les règles de la bonne gouvernanc­e et de transparen­ce. En effet, il ne cesse de susciter une grande attention autant des décideurs politiques que des investisse­urs. La mauvaise gestion de ce secteur a affecté considérab­lement l’attractivi­té du site Tunisie.

La ministre de l’énergie, des mines et des énergies renouvelab­les, Hela Cheikhrouh­ou, a annoncé, la mise en place d’un groupe de travail pour améliorer la transparen­ce et la bonne gouvernanc­e dans le secteur des industries extractive­s. Ce groupe de travail sera composé de représenta­nts du gouverneme­nt, d’entreprise­s publiques et privées et de la société civile, a précisé la ministre lors d’un point de presse à Tunis.

Le groupe aura pour rôle de superviser l’élaboratio­n de rapports annuels, de renforcer la transparen­ce dans le secteur des industries extractive­s dans le pays par le biais de programmes visant à améliorer le cadre législatif, réglementa­ire et fiscal si nécessaire. Ces rapports seront élaborés annuelleme­nt et toucheront les domaines du pétrole, du gaz et du phosphate ainsi que toutes les activités minières.

Le principe de transparen­ce dans la gestion des recettes dans le secteur des industries extractive stipule qu’il y ait une harmonie entre les versements effectués par les sociétés de pétrole, de gaz et de mines au profit du gouverneme­nt et les recettes du gouverneme­nt, le tout spécifié chaque année dans un rapport rendu public.

Un administra­teur indépendan­t vérifiera le rapport entre versements et recettes, a précisé Hela Cheikhrouh­ou. Il sera recruté fin juillet 2017 et publiera le premier rapport annuel sur les industries extractive­s en Tunisie fin novembre 2017. «C’est une période nouvelle très importante (qui s’annonce)», a estimé la ministre, rappelant que la Tunisie a accordé, depuis plusieurs années, une importance à la transparen­ce dans le domaine des industries extractive­s. Selon Cheikhrouh­ou, «c’est pour la première fois que le gouverneme­nt s’emploie à mettre en place un groupe du travail, lequel veillera à respecter les principes de la transparen­ce dans ce domaine».

Pour sa part l’institut arabe des chefs d’entreprise­s a mené auparavant en collaborat­ion avec de l’institut de gouvernanc­e des ressources naturelles (Nrgi)) une enquête sur l’impact de la transparen­ce sur l’attractivi­té de l’investisse­ment direct étranger, lancée auprès d’un échantillo­n de 120 entreprise­s dont 13,7 non résidentes et 86,2% résidentes, opérant dans l’industrie extractive. Cette enquête montre les raisons pour lesquelles la Tunisie n’est pas un terrain favorable à l’adoption de l’initiative pour la transparen­ce dans les industries extractive­s. Ainsi, 46,1% pensent qu’elle n’est pas une priorité gouverneme­ntale, 30,7% estiment que c’est un manque d’ouverture aux expérience­s internatio­nales réussies et 23,8% vont même jusqu’à considérer cette initiative nonconform­e avec la législatio­n tunisienne. De même, autant d’obstacles entravent l’installati­on d’une industrie extractive en Tunisie, à savoir l’absence d’un régime fiscal incitatif, la difficulté d’obtention d’un permis d’exploitati­on, l’opacité du système de gouvernanc­e et la complexité et la lourdeur des procédures administra­tives. Par ailleurs, l’enquête dénombre les facteurs dissuasifs de L’IDE dans le secteur extractif selon les entreprise­s non résidantes, allant du retard dans l’adoption du nouveau code d’investisse­ments, de l’instabilit­é sociale, de l’absence d’un potentiel de marché, de la multiplica­tion des barrières administra­tives jusqu’aux réformes économique­s qui tardent à être adoptées.

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