Le retour réussi des feuilletons pour enfants
Télévision/« Jnoun El Kayla »
On n’aura jamais cru que la télévision tunisienne produise un feuilleton pour enfants pour le mois de Ramadan et qu’elle le diffuse après la rupture du jeûne, soit au prime time ramadanesque. Avec « Jnoun El Kayla », (Les diables de la sieste),
Quelles qu’en soient les raisons ou les circonstances, c’est avec une histoire loufoque, surréaliste et fantastique, qui fait des clins d’oeil à de tristes réalités et réalisée par le cinéaste Amine Chiboub, que le téléspectateur suit les événements de ce feuilleton. Le rythme est truffé de suspense, de drôlerie, d’horreur et de coups de théâtre. Cinq enfants et cousins de leur état, ont la mission de sauver une vieille maison de famille d’une vente louche et d’une démolition imminente. Ils connaissent parfaitement « Houmet Eddiwen », théâtre des événements. Il s’en dégage l’éternelle bataille des bons et des méchants qui constitue la trame de l’histoire. Et mieux encore, les comédiens choisis pour incarner les rôles, collent parfaitement aux personnages. Cela est en plus favorisé par leur expérience déjà acquise et par la bonne direction d’acteurs. Samia Rhaiem, Abdellatif Kheireddine et Hakim Boumassoudi, donnent la réplique à de nouveaux venus qui tirent parfaitement leur épingle du jeu, à l’image de Fériel Chamari, qui joue le rôle de Lamia « Kalb Hjar » (Coeur de pierre.) En bref, les ingrédients d’une histoire captivante et inattendue s’y trouvent. Ce feuilleton n’est pas sans rappeler les classiques qui a démarré à la deuxième quinzaine du mois saint, notre télévision nationale marque beaucoup de points, car les enfants ont eu enfin leur part de la programmation, loin des horaires habituels. Un choix ? Ou une coïncidence ? de la Comtesse de Ségur, comme « Un bon petit diable », adapté par Fatma Skandrani au début des années soixante dix du siècle dernier en feuilleton intitulé : « Malla Jin » ou « Kammoucha » avec des rôles de composition et sur mesure pour
Abdesselem El Bech, Hamadi Jaziri, Samir Kammoun et surtout Jalila Baccar dans le rôle de Khadija, la jeune fille aveugle.
Un enfant qui dort en nous
Et pour revenir à « Jnoun El Kayla », son générique signé « Si Lemhaf » raconte en quelque sorte le contenu de son histoire. Et on allait oublier les effets spéciaux, primordiaux pour ce genre de feuilletons, qui n’y manquent pas et qui sont savamment utilisés. En toute simplicité, ce feuilleton prend son téléspectateur pour uniquement quelques minutes. Cela rappelle d’ailleurs les feuilletons quotidiens produits par la télévision française dans les années soixante et soixante dix du vingtième siècle qui avaient une durée encore moins courte que « Jnoun El Kayla. » L’enfant qui dort en nous, s’est-il réveillé à l’occasion du Ramadan 2017 ? Attendons la fin de l’histoire de ce nouveau feuilleton tunisien.
Lotfi BEN KHELIFA