Le Temps (Tunisia)

Production dites-vous ?

- Salma BOURAOUI

Les traditions sont les traditions et personnes n'a le droit d'y toucher, soit. Mais lorsqu'un pays va aussi mal que le nôtre, un effort ne serait-il pas le bienvenu pour relancer un peu cette vieille machine qu'on appelle la production tunisienne ?

Les traditions sont les traditions et personnes n’a le droit d’y toucher, soit. Mais lorsqu’un pays va aussi mal que le nôtre, un effort ne serait-il pas le bienvenu pour relancer un peu cette vieille machine qu’on appelle la production tunisienne ? Grande question qui nécessite, comme l’aiment bien nos politicard­s, l’ouverture d’un grand débat, voire un dialogue national et pourquoi pas des commission­s…vu l’ampleur de la situation, pour trouver une réponse pour autant tant claire et évidente ; il faut que l’on mette les bouchées doubles si l’on souhaite réellement relancer la roue économique.

Or, la réalité est toute autre ; nous venons de passer un mois de Ramadan, où le moteur a à peine fonctionné au ralenti, juste à trois cylindres. De ceux qui ne travaillai­ent qu’une heure par jour à ceux qui arrivent à peine au bureau, Ramadan, fidèle à ses habitudes, a stoppé net le travail de notre chère administra­tion. Quatre semaines plus tard, est arrivé Aïd El Fitr qui a été correcteme­nt fêté avec quatre jours fériés sans compter le vendredi que certains ont utilisé en pont. A peine repris, le travail reprendre ses trois cylindres à partir de la semaine prochaine où entre en vigueur notre très cher système de séance unique. Avec l’arrivée du mois d’août, sans parler du mois de juillet, on aura non seulement une administra­tion qui travaille à mi régime mais, en plus, les tribunaux et le Parlement, seront, eux aussi, en vacances. Donc, et au-delà des dégâts économique­s provoqués par ce rythme de production, l’arrivée du mois d’août risque aussi de ralentir l’action politique d’autant plus que celle-ci se base, depuis quelques semaines, sur cette lutte contre la corruption qui ne cesse de générer de lourdes arrestatio­ns. Cette lutte a besoin, parallèlem­ent, d’une action parlementa­ire qui puisse lui mettre en place l’arsenal juridique nécessaire afin que les avancées en cette matière ne connaissen­t aucun blocage. Mais comment compte-t-on procéder en l’absence de tout travail digne de ce nom ? Soyons réaliste et assumons ce que nous sommes ; le travail ne redeviendr­a effectif en Tunisie qu’en septembre et encore, on parle de la mi-septembre où chacun reprendra sa place et essayera, tant bien que mal, de se refaire au rythme du travail habituel. Entre-temps, on devra se contenter du service minimal, de l’humeur agressive et des bureaux fermés en pleine journée. Durant ce qui reste de cet été des éternelles vacances, chacun de nous maudira le jour où quelqu’un ou quelque chose l’obligera à se rendre à la municipali­té ou à toute autre administra­tion pour obtenir un quelconque document officiel. Les files seront longues, la chaleur sera infernale et seul l’abri (climatisé de préférence) pourra nous sauver de ce qui nous attend !

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