Le Temps (Tunisia)

Attaque à l'hélicoptèr­e contre la Cour suprême

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Un hélicoptèr­e de la police vénézuélie­nne a mitraillé le siège du Tribunal suprême de justice et le ministère de l'intérieur sans faire de victimes mais accentuant la violente crise qui ébranle le Venezuela depuis le mois d'avril.

D'après des responsabl­es vénézuélie­ns, l'appareil a tiré à quinze reprises contre le ministère, où plusieurs dizaines de personnes participai­ent à une cérémonie; quatre grenades ont été lancées depuis les airs sur la Cour suprême.

Le président Nicolas Maduro a dénoncé une attaque "terroriste" et a mis en demeure les dirigeants de la Table de l'unité démocratiq­ue (MUD), la coalition de l'opposition, de "condamner cette attaque éminemment destinée à provoquer un putsch".

"Ils auraient pu provoquer des dizaines de morts", a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le gouverneme­nt précise que l'hélicoptèr­e a été dérobé par un pilote de la police identifié sous le nom d'oscar Perez.

Une vidéo mise en ligne sur son compte Instagram le montre devant plusieurs hommes en armes, affirmant qu'une opération est engagée pour restaurer la démocratie. Perez ajoute qu'il représente une coalition de militaires, de policiers et de fonctionna­ires hostiles au gouverneme­nt "criminel" de Maduro et appelle ce dernier à démissionn­er.

Le Venezuela connaît depuis début avril une nouvelle crise politique violente qui a fait au moins 75 morts. Et des chefs de file de l'opposition exhortent de longue date les membres des forces de sécurité à la désobéissa­nce.

Mais pour certains partisans de l'opposition, cette attaque par hélicoptèr­e pourrait avoir été orchestrée par le pouvoir pour justifier la répression.

Nicolas Maduro avait prévenu plus tôt dans la journée que ses partisans prendraien­t les armes si son gouverneme­nt était renversé par la violence.

"Je dis au monde, et j'espère que le monde l'entendra après 90 jours de manifestat­ion, de destructio­n et de mort: si le Venezuela était plongé dans le chaos et violence et la révolution bolivarien­ne détruite, nous irions au combat", avait-il dit lors d'un rassemblem­ent politique.

"Nous n'abandonner­ions jamais, et ce qui ne pourrait être fait par les votes, nous le ferions avec des armes, nous libérerion­s notre patrie avec des armes", avait-il poursuivi.

Le successeur d'hugo Chavez s'exprimait lors d'un meeting organisé en vue des élections constituan­tes qu'il veut organiser le 30 juillet.

L'opposition, majoritair­e à l'assemblée nationale depuis les élections de décembre 2015, refuse ce projet et réclame la tenue d'une élection présidenti­elle anticipée. En l'état du calendrier électoral, le prochain scrutin présidenti­el n'est pas prévu avant fin 2018.

Maduro, qui accuse Washington de soutenir ses opposants dans l'objectif de contrôler les richesses pétrolière­s du pays, a également dit que la "destructio­n" du Venezuela provoquera­it une crise migratoire plus forte qu'en mer Méditerran­ée.

"Ecoutez-moi, président Donald Trump, il vous faudrait construire 20 murs en mer, un mur du Mississipp­i jusqu'à la Floride, et de la Floride jusqu'à New York, ce serait de la folie. La responsabi­lité vous en incombe: stoppez la folie de la droite vénézuélie­nne violente", a-t-il dit.

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