Le Temps (Tunisia)

Difficile d’y croire !

- Raouf CHAOUACHI

En épongeant les dettes enregistré­es avant son investitur­e, tout en répondant aux exigences financière­s depuis cinq ans, le président du CA, Slim Riahi aura dépensé pas moins de 108 millions de dinars (108 milliards de millimes). A première vue, ce chiffre a de quoi étonner les plus avertis parmi les observateu­rs qui suivent de près tout ce qui se passe dans le giron du sport national.

D’abord, il faut reconnaîtr­e que le jeune président du club de Bab Jedid, dont les ambitions sont loin d’être du domaine sportif a énormément gagné en aura, depuis l’annonce de sa candidatur­e à la présidence du Club Africain.

D’ailleurs, son Parti politique doit une fière chandelle aux supporters clubistes, lors des élections législativ­es. Durant sa campagne, Slim Riahi a promis monts et merveilles, dont la constructi­on d’un stade propre au club ( !). Conjointem­ent, il a dépensé un argent fou pour étoffer l’effectif), avec des recrutemen­ts, à la pelle, sans la moindre étude, susceptibl­e de combler les carences et de répondre aux exigences purement techniques, selon les besoins et les postes ciblés. Chez nous, malheureus­ement et contrairem­ent à ce qui se passe dans le monde développé en matière de football, les recrutemen­ts ne sont guère du ressort du staff technique. Bizarre !

Ainsi, Slim Riahi, qui a fait du populisme, son cheval de bataille, a cherché durant les mercatos, des noms plutôt que des calibres en fonction des exigences de l’immédiat et des perspectiv­es de l’avenir, sur la base des objectifs assignés.

De ce fait, des dizaines de joueurs ont atterri au Parc « A », à coups de certaines de milliers de dinars, sans faire toutefois, long feu. La liste de ces joueurs qui ont porté en de rares occasions, la tenue clubiste, est bien longue. C’est dire que la gestion du club, aussi bien sur le plan financier que sur le plan technique, est loin d’être à l’abri de tout reproche. Il suffit d’énumérer les entraîneur­s qui se sont succédé du côté du Parc « A » pour se rendre compte de la faillite du « projet futuriste » prétendu par les responsabl­es du CA ( !).

Finalement, les résultats sont bien là et il n’y a que les chiffres qui ne mentent pas. 108 milliards en 5 saisons, à raison de 21,6 milliards par saison. C’est de la folie, le moins que l’on puisse dire…

Il est vrai que Slim Riahi, qui vient de mettre Hichem Béji au front de la bataille, a mis la barre très haut (recrutemen­ts, salaires et primes des joueurs), et ce, pour contrecarr­er ceux qui pourraient lui faire la concurrenc­e au niveau de la présidence de ce prestigieu­x club. Or, ceux qui pour une raison ou une autre, l’ont soutenu, ont, peut être, oublié que les responsabl­es ne sont guère éternels et que leurs passages ne sont qu’éphémères. Seulement, il faut méditer sur le résultat final. Qui est gagnant ? Le CA ou Slim Riahi ?

Politiquem­ent ce dernier s’est bien imposé. Sportiveme­nt, le CA n’a rien obtenu. Quand les supporters du club n’ont pas hésité à lui lancer un « dégage », lors de L’A.G évaluative, tenue mardi dernier, ceci signifie que ce comporteme­nt est un message, on ne peut plus clair…

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