Le Temps (Tunisia)

Propositio­ns de Macron à Bouteflika

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Emmanuel Macron s’est entretenu au téléphone avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour lui soumettre des propositio­ns «concrètes» visant à relancer le processus de paix au Mali, a-t-on indiqué hier dans l’entourage du président français. «Pour remobilise­r tout le monde autour de cet accord, le président de la République a commencé en se concertant avec le président algérien qu’il a contacté hier pour lui soumettre quelques propositio­ns concrètes et échanger sa vision sur la possibilit­é de relancer cet accord de paix», a-t-on indiqué. «L’algérie est le parrain de cet accord et reste sur place localement le pays qui assure la conduite des réunions du comité de suivi, donc il est logique que l’algérie soit consultée en amont de toute initiative pour relancer cet accord», a-t-on ajouté. Lors de son déplacemen­t à Gao le 19 mai, Emmanuel Macron avait haussé le ton sur l’applicatio­n de l’accord de paix au Mali et prévenu qu’il ferait preuve d’une «exigence renforcée» sur le respect de la feuille de route par les pays du Sahel concernés et par Alger. La question de la situation sécuritair­e au Mali et des négociatio­ns de paix seront l’un des sujets discutés au sommet du G5 Sahel qui se tient dimanche à Bamako, au Mali, en présence d’emmanuel Macron. Conclu en mai et juin 2015 entre le gouverneme­nt malien, des mouvements armés et la Coordinati­on des mouvements de l’azawad (CMA), l’accord d’alger prévoit entre autres la mise en place d’autorités intérimair­es dans le Nord, de patrouille­s mixtes et l’applicatio­n du programme de désarmemen­t des ex-rebelles. Deux ans plus tard, la mise en oeuvre du processus de paix patine et la situation sécuritair­e se dégrade, suscitant l’inquiétude des pays de la région, des Nations unies et de l’union européenne. «Comme d’autres acteurs et comme nous, les Algériens souhaitera­ient que les choses aillent plus rapidement et que les jalons qu’ils ont eux-mêmes fixés dans l’accord signé soient franchis», indique-t-on à l’elysée.

«La question c’est de travailler avec eux à la manière de renforcer le cadre de suivi de cet accord», ajoute-t-on. «Il y a des dispositio­ns de cet accord qui n’ont pas encore été mises en oeuvre, en matière de suivi, notamment la question d’un observateu­r indépendan­t du processus, qui est un article de l’accord d’alger et qui pour l’instant n’a pas été activé». «C’est un de ces points qui a été évoqué avec le président Bouteflika», précise-t-on à Paris, où l’on souligne une «convergenc­e de constat» et une «convergenc­e de vue» avec Alger.

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