Le Temps (Tunisia)

La chasse aux contreband­iers

- Yosr GUERFEL AKKARI

La lutte anti-corruption est une gageure fort délicate à réaliser et mener à terme par le gouverneme­nt Chahed. La Chasse aux contreband­iers s’engage tel un rouleau compresseu­r pour mettre hors d’état de nuire les barons du commerce parallèle et leurs acolytes. Sept personnes sont aux arrêtés depuis vendredi dernier et leurs biens ont été confisqués en vertu de la loi sur l’état d’urgence. Le président du gouverneme­nt Youssef Chahed dirige d’une main de fer cette campagne d’épuration qui est désormais nécessaire pour purifier le pays des bonnets de l’économie informelle et qui ont gravement nuit à l’économie réelle, notamment post-révolution. Est-ce la fin de l’oligarchie ? L’économie informelle représente 38% du PIB, voire plus, soit l’équivalent de 31 milliards de dinars. Selon les estimation­s, l’économie informelle cause à l’etat, chaque année, un manque de recettes fiscales et de cotisation­s sociales de près de 12 milliards de dinars, ce qui représente plus de 40% du budget de l’etat. Une perte sèche sur les ressources budgétaire­s et plus de deux points de croissance de perdus. C’est maintenant ou jamais de mettre les pendules à l’heure et de remettre l’économie nationale sur les rails. La lutte contre la contreband­e et le blanchimen­t d’argent est d’une nécessité impérieuse pour l’assainisse­ment du climat des affaires aussi bien que pour la relance des investisse­ments. Seulement, le gouverneme­nt devrait mener une lutte implacable et il est dans l’obligation de poursuivre cette guerre farouche anticorrup­tion. Une mission certes difficile mais non impossible pour un pays qui a réussi sa transition démocratiq­ue et en quête de transition économique.

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