L’arabie et ses alliés donnent 48 heures de plus au Qatar
Crise du Golfe
L’arabie saoudite et ses alliés arabes ont donné 48 heures supplémentaires au Qatar pour répondre à leurs exigences et tenter de résoudre la vive crise diplomatique ouverte il y a un mois. Leur ultimatum expirait dimanche soir. Le Koweït, qui fait office de médiateur dans la crise qui secoue le Golfe, avait plaidé en faveur de cette prolongation.
Le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdoulrahman al Thani, est arrivé hier à Koweït pour transmettre la réponse de l’émirat aux exigences de ses voisins, rapporte la chaîne de télévision Al Djazira. L’arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques puis fermé toutes frontières aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar, qu’ils accusent de liens avec le terrorisme et de rapprochement avec l’iran, des allégations que Doha rejette.
Ils ont transmis le 23 juin au Qatar treize requêtes à mettre en oeuvre sous dix jours, dont la fermeture d’al Djazira et d’une base militaire turque dans l’émirat, une limitation des relations avec l’iran - grand rival régional de l’arabie saoudite - et la rupture de tout lien avec des organisations classées terroristes. Les ministres des Affaires étrangères saoudien, égyptien, émirati et bahreïni se réuniront mercredi au Caire pour discuter du dossier, a annoncé le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué. A Washington, la Maison blanche a annoncé que Donald Trump s’était entretenu au téléphone avec les dirigeants saoudien, qatari et émirati et qu’il leur avait fait part, séparément, de “ses préoccupations relatives au conflit en cours entre le Qatar et certains de ses voisins du Golfe et arabes”.
Le président américain a réaffirmé qu’il importait de “stopper le financement des groupes terroristes et de jeter le discrédit sur l’idéologie extrémiste”.
Le chef de la diplomatie qatarie a réitéré ce week-end que les doléances de ses voisins étaient irréalistes. “Cette liste d’exigences a été conçue pour être rejetée. Elle n’est pas censée être acceptée ou même négociée”, a-t-il dit samedi lors d’une conférence de presse à Rome. L’ultimatum arabe, a ajouté Cheikh Mohammed bin Abdoulrahman al Thani, ne vise pas à lutter contre le terrorisme mais à empiéter sur la souveraineté du petit émirat gazier. On ignore en cas d’impasse quelle voie les adversaires du Qatar entendent emprunter en matière de sanctions. Mais celles-ci pourraient avoir un aspect financier, et bancaire. Dimanche, la Bourse de Doha a perdu 3,1%, dans un volume d’échanges toutefois restreint, portant à 11,9% son recul depuis le 5 juin.