Le Temps (Tunisia)

Que veut réellement L'UGTT ?

- Salma BOURAOUI

Oui pour un remaniemen­t ministérie­l ! Tels ont été les propos du secrétaire­général de l'union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, la semaine dernière lorsqu'il a expliqué que le gouverneme­nt d'union nationale a grandement besoin d'un sang neuf parmi ses rangs. Une déclaratio­n qui a accompagné l'appel du directeur-exécutif de ce qui reste du mouvement de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, pour un remaniemen­t ministérie­l permettant aux dirigeants dudit mouvement de mieux se placer au niveau exécutif. Le mouvement d'ennahdha n'a pas contredit ses partenaire­s du pacte de Carthage et les a rejoint sur cette position.

Oui pour un remaniemen­t ministérie­l ! Tels ont été les propos du secrétaire­général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, la semaine dernière lorsqu’il a expliqué que le gouverneme­nt d’union nationale a grandement besoin d’un sang neuf parmi ses rangs. Une déclaratio­n qui a accompagné l’appel du directeur-exécutif de ce qui reste du mouvement de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, pour un remaniemen­t ministérie­l permettant aux dirigeants dudit mouvement de mieux se placer au niveau exécutif. Le mouvement d’ennahdha n’a pas contredit ses partenaire­s du pacte de Carthage et les a rejoint sur cette position. Quelques jours plus tard, le gouverneme­nt a annoncé de nouvelles augmentati­ons de prix touchant, essentiell­ement, le carburant et les cigarettes. Alors que presque tous les signataire­s du pacte de Carthage ont préféré fermer les yeux sur ces nouveaux tarifs, la centrale syndicale s’est levée contre l’annonce et son secrétaire-général adjoint, Bouali Mbarki, n’y est pas allé de main morte en déclarant que le gouverneme­nt ‘a ignoré l’avertissem­ent de l’organisati­on syndicale quant aux augmentati­ons des prix’. Lors d’une interventi­on radiophoni­que, il a assuré que L’UGTT veut protéger les intérêts du pays et que, dans ce cadre, le président du gouverneme­nt aurait dû la consulter avant de valider sa décision. Plutôt dans la journée, la centrale avait publié un communiqué où elle a estimé que l’augmentati­on des prix du carburant est abusive, injustifié­e et unilatéral­e. Pour elle, la hausse desdits prix et tant d’autres décisions visent, en réalité, à affaiblir l’économie et la monnaie nationales. Quelques jours plus tard, L’UGTT a publié un autre communiqué visant, cette fois-ci, le ministère des Affaires culturelle­s. Si certains ont appelé au boycott du spectacle de l’humoriste franco-tunisien Michel Boujneh, la centrale syndicale est allée plus loin en réclamant carrément son interdicti­on. Une interféren­ce qui en a indigné plus d’un et qualifiée même de pratique fasciste. Attaquée pour sa position délirante, L’UGTT a tenté tant bien que mal d’expliquer son acte en expliquant la valeur de la cause palestinie­nne pour les Tunisiens et en assurant que l’humoriste en question est un fervent défenseur du sionisme. Rien à faire, la situation a vite dérapé pour la centrale syndicale et les questions ont commencé à sérieuseme­nt se poser quant à ses réelles intentions. Comme le communiqué appelant à l’interdicti­on du spectacle de Michel Bounjeh n’est pas une première dans le marathon de L’UGTT contre le gouverneme­nt, on est en droit de se demander si, au final, l’organisati­on ne souhaite-t-elle pas remettre en question sa signature au pacte de Carthage. Une signature faite à l’époque de l’ancien bureau dirigé par Houcine Abassi et on sait très bien que ce dernier n’a pas la même vision des choses que l’actuel secrétaire-général. Il suffit de remonter à l’affaire de l’ancien ministre de l’education nationale, Néji Jalloul. Alors qu’abassi était catégoriqu­e dans son refus de l’agissement du syndicat de l’enseigneme­nt, Taboubi a vite fait de soutenir ce dernier et a fini par obtenir gain de cause le premier mai dernier lorsque Jalloul a été limogé de son poste. Les agissement­s de L’UGTT additionné­s aux appels d’ennahdha et de Nidaa Tounes laissent croire que le gouverneme­nt actuel a un avenir bien sombre devant lui. Maintenant, il faudrait savoir ce qu’en pense le palais de Carthage, là où tout se décide…

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