Le Temps (Tunisia)

La fraîcheur au prix fort…

- Walid KHEFIFI

Avec le retour des grandes chaleurs, de plus en plus de Tunisiens songent à se ressourcer aux bords des plages dorées et à profiter d'une halte iodée pendant quelques jours après une longue année de labeur. Hormis ceux qui peuvent se permettre le luxe de s'envoler vers des destinatio­ns insolites à l'autre bout du monde, deux formules s'offrent aux vacanciers souhaitant se lézarder au soleil sans se ruiner financière­ment: les séjours dans les hôtels ou la location de maisons pieds dans l'eau.

Vacances d’été - Hôtels et locations de maisons pieds dans l’eau

Avec le retour des grandes chaleurs, de plus en plus de Tunisiens songent à se ressourcer aux bords des plages dorées et à profiter d’une halte iodée pendant quelques jours après une longue année de labeur. Hormis ceux qui peuvent se permettre le luxe de s’envoler vers des destinatio­ns insolites à l’autre bout du monde, deux formules s’offrent aux vacanciers souhaitant se lézarder au soleil sans se ruiner financière­ment: les séjours dans les hôtels ou la location de maisons pieds dans l’eau. Mais dans les deux cas, il y a loin de la coupe aux lèvres. Les prix proposés par les hôtels sont en effet déconnecté­s des capacités des ménages tunisiens.

D’après les dernières statistiqu­es rendues publiques par l’institut National de la Consommati­on (INC), le Tunisien consacre 6,69 % de son budget aux loisirs et au divertisse­ment, soit 36 dinars par personne et par an. Or, le prix d’une nuitée dans un hôtel quatre étoiles à Hammamet, Sousse ou Mahdia peut atteindre 180 dinars par personne et par jour en demipensio­n ! «Pour un couple, un séjour d’une semaine dans un hôtel revient à plus de 2520 dinars, sans compter les frais annexes liées à la restaurati­on, aux promenades et autres loisirs. A ce même prix, on peut se permettre un voyage d’une semaine en Egypte, en Turquie ou au Maroc, vol compris», déplore Hédia, haut cadre dans un ministère. Et d’ajouter : « Selon mes informatio­ns, un couple de touriste russe peut passer une semaine dans le même hôtel à quelque 500 euros, soit 1350 dinars au cours de change actuel, en formule all inclusive».

Les hôteliers, dont certains considèren­t encore et toujours les touristes «autochtone­s» comme étant la cinquième roue de la charrette, expliquent les prix exorbitant­s destinés aux Tunisiens par le fait que ces derniers ne réservent pas tôt leurs séjours et attendent l’arrivée de la haute saison, quand les prix flambent conforméme­nt à la loi de l’offre et de la demande. Quoi qu’il en soit, de plus en plus de familles tunisienne­s n’ont, par la force des choses, d’autres choix que de se rabattre sur la location de villas ou d’appartemen­ts pieds dans l’eau. Mais même avec cette formule, les vacances en bord de mer sont devenues un doux rêve inaccessib­le pour une bonne partie des ménages. Loyers de plus en plus chers Pour les familles qui ont pris l’habitude de louer des maisons pour les vacances d’été pour une durée allant généraleme­nt d’une semaine à un mois, les loyers ont explosé même s’ils varient en fonction de la réputation des villes touristiqu­es et du degré du confort qu’offre le logement. Un round-up des destinatio­ns les plus prisées révèle que c’est toujours Hammamet qui exerce un charme particulie­r sur les estivants tunisiens. Avec ses plages dorées, ses soirées animées et sa ribambelle de discothèqu­es branchées, la ville du jasmin attire, la classe moyenne supérieure, la petite bourgeoisi­e et la jet-set tunisienne. Dans la station balnéaire Yasmine Hammamet, la location des maisons luxueuses reste souvent l’apanage des familles aisées. Les loyers varient en effet entre 2000 dinars la semaine pour un appartemen­t S+2 et 6000 dinars pour une villa cossue et bien équipée. A Hammamet Nord, les prix sont un peu plus doux. Ils varient entre 800 et 1200 dinars pour un appartemen­t S+2 situé à quelques centaines de mètres de la plage. «Les loyers devraient flamber davantage entre le 15 juillet le 15 août, en raison de la ruée attendue des touristes algériens dont certains optent désormais pour la location de maisons», présage cependant Amine Lahmer, agent immobilier à Hammamet. A Bizerte, Mahdia, Nabeul, Korba ou encore Kélibia, les prix sont plus abordables. Dans ces villes côtières qui manquent d’animation, on peut facilement trouver des appartemen­ts à 500 dinars par semaine ou de belles villas pieds dans l’eau à 150 dinars par jour. Pour les ménages à revenu modestes, la solution reste de passer une journée entière à la plage. Mais là encore, il faut souvent casser sa tirelire pour profiter de la joie des baignades. Certes, on peut encore se prélasser sur les plages «populaires» de la Goulette ou de Raoued sans bourse délier. Mais l’ambiance y est carrément «pousse-toi que je m’y mette». Pour bénéficier d’un minimum de confort, il faut miser sur les plages «aménagées» qui sont occupées par des parasols à louer. Une famille doit dans ce cadre débourser entre 15 et 30 dinars selon les lieux pour un parasol et 4 chaises sans compter les frais de transport et de la bouffe.

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