Forte tension à Hambourg
Allemagne- Sommet du G20
Le sommet du G20, qui se tient vendredi et samedi à Hambourg, s'ouvre dans un contexte de fortes tensions entre les Etats-unis et ses partenaires sur les questions du climat et du commerce qui laissent présager des tractations difficiles entre les 20 pays les plus riches de la planète. Cette grand-messe diplomatique et économique, qui sera placée sous haute sécurité en raison du risque de débordements de manifestations altermondialistes dans cette ville du nord de l'allemagne, s'annonce comme l'une de plus conflictuelles de ces dernières années.
Le fossé s'est en effet creusé ces derniers mois entre les Etats-unis et l'union européenne notamment sous l'effet de la politique protectionniste de Donald Trump, chantre de l'"america First", et de sa sortie avec fracas de l'accord de Paris sur le climat le 1er juin.
Signe des divergences grandissantes, la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20, qui fait figure de réunion préparatoire au sommet des chefs d'etat et de gouvernement, s'est soldée en mars par un échec faute de soutien de la nouvelle administration américaine, infligeant un revers à l'allemagne en tant que pays hôte. Quatre mois plus tard, Berlin souhaite éviter un nouveau fiasco mais l'espoir d'aboutir à un communiqué final commun sur un ensemble de sujets s'amenuise de jour en jour malgré les efforts diplomatiques déployés ces derniers jours. "Nous connaissons certaines positions du gouvernement américain et je ne m'attends pas à ce qu'il les abandonne après un voyage de deux jours à Hambourg", a souligné la semaine dernière la chancelière allemande Angela Merkel.
Discussions houleuses Les discussions sur la lutte contre le réchauffement climatique et le commerce, deux sujets traditionnellement épineux, pourraient donc dans ce contexte se révéler extrêmement houleuses et déborder sur la photo de famille et le concert à la Philharmonie prévus vendredi soir. Pour Emmanuel Macron, qui s'est engagé dans une offensive diplomatique contre Donald Trump sur le climat, tout l'enjeu sera de parvenir à "ramener à la raison" le président américain, qu'il recevra le 14 juillet à Paris pour la fête nationale. Sans garantie de réussite.
"Le sujet climat énergie est le moins consensuel, on ne sait pas comment ça va se terminer", reconnaît un haut diplomate français. Souvent critiquée pour son incapacité à adopter une position commune, l'union européenne devrait cette fois-ci afficher un front uni que ce soit sur la question du climat - en réaffirmant son engagement à appliquer l'accord de Paris - ou de la délicate question des surcapacités de production d'acier.
Au-delà des autres dossiers à l'ordre du jour (lutte contre le financement du terrorisme et l'opacité financière, migrations...), les rencontres bilatérales qui se dérouleront en marge du sommet pourraient éclipser la réunion en ellemême au vu des tensions diplomatiques actuelles.
Très attendu, le premier tête-à-tête entre le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump sera l'occasion pour les deux dirigeants d'évoquer la guerre en Syrie et le conflit en Ukraine, où ils soutiennent des camps rivaux.
Les tensions entre les Etats-unis et la Corée du Nord, ravivées par un tir de missile mercredi, devraient également planer sur le sommet, Washington faisant pression sur la Chine pour qu'elle use de son influence auprès de Pyongyang. Emmanuel Macron poursuivra quant à lui ses prises de contact avec ses homologues, deux mois après son investiture officielle. Il devrait notamment s'entretenir avec Vladimir Poutine, avec lequel il avait eu un premier tête-à-tête musclé sous les ors de Versailles fin mai, ainsi qu'avec ses homologues chinois Xi Jinping, sud-coréen Moon Jae-in et argentin Mauricio Macri.
Un petit-déjeuner de travail est également prévu avec Vladimir Poutine et Angela Merkel pour évoquer le conflit en Ukraine, où la trêve a de nouveau volé en éclats fin juin.