Accord politique pour un traité de libre échange
Ue-japon
L'union européenne (UE) et le Japon se sont entendus hier pour conclure un accord de libre échange, soulignant leur opposition à ce qu'ils voient comme un virage protectionniste du président américain Donald Trump. Signé à Bruxelles à la veille du sommet du G20 à Hambourg, "l'accord politique" a une valeur symbolique importante.
Il laisse ouverts certains points de l'accord à négocier, bien que des responsables aient insisté sur le fait que les principaux sujets de discorde ont été réglés au cours de la semaine. "Nous avions promis de faire tout ce qui était en notre pouvoir pour terminer les discussions politiques et commerciales entre le Japon et l'union européenne. Et nous l'avons fait", a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, pendant une conférence de presse. Tusk a précisé que l'accord de principe avait été conclu lors d'une rencontre à Bruxelles entre le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le président de la Commission européenne, Jean-claude Juncker. "Aujourd'hui nous envoyons un message fort au reste du monde : à nos yeux, le protectionnisme n'apporte aucune protection", a déclaré Jean-claude Juncker pendant la même conférence de presse. Notant que L'UE est "de plus en plus engagée au niveau mondial", Donald Tusk a également présenté l'accord comme un démenti apporté aux partisans du Brexit en Grande-bretagne qui disaient le bloc incapable de conclure des accords commerciaux après les tergiversations du traité de libre-échange avec le Canada (Ceta).
Accord "gagnant-gagnant" Shinzo Abe a insisté lui aussi pendant la conférence de presse sur la volonté de son pays et de L'UE de résister aux tentations protectionnistes.
Il a assuré que cet accord "gagnant-gagnant", d'un niveau comparable, selon lui, au Partenariat transpacifique (TPP) dont Donald Trump vient de désengager les Etats-unis, bénéficierait à l'ensemble de l'économie mondiale. La crainte des constructeurs automobiles européens et celle des producteurs laitiers japonais de subir une concurrence accrue figuraient parmi les points les plus délicats des négociations.
Une fois l'accord de libre échange conclu, les droits de douane imposés aux échanges bilatéraux seront progressivement supprimés, sur une période de plusieurs années, et certains secteurs, comme les appels d'offre publics japonais, ouverts à la concurrence.
La question de l'instance chargée de trancher les litiges commerciaux n'a toutefois pas encore été tranchée. Le sujet est particulièrement sensible en Europe où s'expriment les craintes les plus fortes face à un système qui favoriserait les multinationales. Les responsables européens et japonais assurent en revanche que l'accord permettra un développement des échanges commerciaux et bénéficiera à l'emploi.