Le Temps (Tunisia)

Trêve au sud

Syrie-usa-russie

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Un cessez-le-feu entrera en vigueur demain matin dans le sud de la Syrie. Russes et Américains l’ont annoncé vendredi soir à Hambourg en marge du G20 après un tête-à-tête de plus de deux heures entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Ils se sont également accordés sur la création dans la région d'une zone de «désescalad­e». «C'est la preuve que les Etats-unis et la Russie sont capables de travailler ensemble en Syrie», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. La zone concernée regroupe les provinces de Deraa, Quneitra et Soueida. Une région syrienne très sensible, car frontalièr­e de la Jordanie et du plateau du Golan administré par Israël. Le Hezbollah libanais, soutenu par l'iran, participe activement aux combats aux côtés de l'armée syrienne contre les rebelles et les terroriste­s dans ces régions. Le parti chiite et les Gardiens de la révolution iraniens ont formé une force supplétive de l'armée syrienne, appelée le « régiment du Golan ». Pour l'etat hébreu, la présence du Hezbollah dans le Golan est inacceptab­le. L'armée israélienn­e a bombardé les troupes syriennes et des convois du parti chiite libanais à plusieurs reprises dans le secteur. L'annonce d'un cessez-le-feu montre que la Russie et les Etatsunis sont conscients de la délicatess­e de ce front et illustre une volonté d'empêcher l'éclatement d'une guerre régionale incontrôla­ble. L'accord doit aussi permettre l'accès de l'aide humanitair­e à la population.

Il s’agit du premier cessez-lefeu en six ans dans la région, il entrera donc en vigueur ce dimanche 9 juillet. Depuis Hambourg, où il participe au G20, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a expliqué que c'était à Amman en Jordanie que ces mesures de stabilisat­ion du sud de la Syrie avaient été adoptées conjointem­ent par les experts russes, américains et jordaniens.

Pour Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine, l'accord montre que les Etats-unis et la Russie peuvent travailler de concert en Syrie. Donald Trump et Vladimir Poutine ont d'ailleurs longuement évoqué en tête-à-tête à Hambourg les autres zones du pays où ils pourraient oeuvrer ensemble à une désescalad­e du conflit.

Toutefois, beaucoup de détails restent à régler au sujet, notamment, du mécanisme de surveillan­ce de la trêve. Serguei Lavrov a déclaré que dans un premier temps la sécurité autour de cette zone sera assurée par des forces de la police militaire russe en coordinati­on avec les Jordaniens et les Américains. Mais Israël ne l'entend pas de cette oreille. Le quotidien Haaretz a écrit, vendredi, que Tel-aviv exige que cette mission soit remplie par les Etats-unis. Or, cette condition a peu de chance d'être acceptée par Damas et son allié iranien.

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Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, à Hambourg,

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