Le Temps (Tunisia)

La difficile libération de Raqqa

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En Syrie, le groupe Etat islamique (EI) continue de perdre du terrain face à l'alliance arabo-kurde soutenue par Washington dans la province de Raqqa, au nord. Il essuie aussi des revers face à l'armée syrienne et ses alliés dans le désert central, qui s'étend jusqu'à la frontière avec l'irak.

En Syrie, le groupe Etat islamique (EI) continue de perdre du terrain face à l’alliance arabo-kurde soutenue par Washington dans la province de Raqqa, au nord. Il essuie aussi des revers face à l’armée syrienne et ses alliés dans le désert central, qui s’étend jusqu’à la frontière avec l’irak. L’alliance arabo-kurde des Forces démocratiq­ue syriennes (FDS), appuyée par l’aviation de la coalition internatio­nale, contrôle près de 30 % de la ville de Raqqa, mais la progressio­n est lente. Les terroriste­s du groupe Etat islamique (EI) opposent une résistance acharnée dans leur capitale autoprocla­mée, désormais totalement encerclée. La ligne de front n’a pas beaucoup bougé depuis une semaine. L’avancée des forces arabo-kurdes dans le sud de la ville a été stoppée par une contre-offensive menée dans le quartier Al-hal. A l’est, les combattant­s pro-occidentau­x n’ont toujours pas reconquis le quartier Al-sinaa, qu’ils avaient dû évacuer après une contre-attaque des terroriste­s.

Signe de l’intensité de la bataille, trois Occidentau­x ont été tués en combattant aux côtés des milices kurdes à Raqqa. Ces volontaire­s, engagés au sein des Unités de protection du peuple kurde (YPG), sont les Américains Robert Grodt et Nicholas Warden et le Britanniqu­e Luke Rutter.

La bataille est d’autant plus difficile que 30 000 à 50 000 civils seraient toujours piégés dans Raqqa, selon les Nations unies. A l’est de la ville, les FDS ont pris le 10 juillet le village d’al-akerychi, qui abritait un important camp jihadiste baptisé du nom du fondateur d’al-qaïda, Oussama Ben Laden. L’EI perd du terrain également dans le centre de la Syrie et la région désertique qui s’étend jusqu’à l’irak, où l’armée syrienne et ses alliés, notamment le Hezbollah libanais, appuyés par l’aviation russe, sont à l’offensive. Le ministère russe de la Défense a déclaré le 11 juillet qu’un conseiller de l’armée russe, le capitaine Nikolaï Afanasov, était mort dans un tir de mortier, dans la province centrale de Hama.

Al-baghdadi mort ?

Les combattant­s de L’EI continuent de résister malgré les informatio­ns circulant au sujet de la mort de leur leader. La Russie est la première à avoir annoncé qu’abou Bkar Al-baghdadi serait « probableme­nt » mort dans une frappe aérienne russe le 28 mai, au sud de Raqqa. Quelques jours plus tard, un député russe, Viktor Ozerov, président de la commission de défense de la chambre haute du Parlement, assurait que cette informatio­n était « sûre » à 100%.

Le 10 juillet, la télévision irakienne Alsumaria a fait état d’un communiqué de L’EI, dans la région irakienne de Tall Afar, annonçant la mort de son chef. Autre informatio­n apportée comme preuve : un prédicateu­r irakien, Abou Quteiba, aurait fondu en larme en prononçant le nom d’abou Bakr al-baghdadi, lors d’un prêche à Tall Afar. Enfin, l’observatoi­re syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé, hier, la mort du calife de L’EI, en citant de hauts responsabl­es terroriste­s. Cependant, le groupe Etat islamique n’a toujours pas faire de commentair­e de son côté, ce qui incite à la prudence.

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Des combattant­s kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) à Raqqa, en Syrie

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