Le Temps (Tunisia)

Plus qu’une campagne, une politique

- Noureddine HLAOUI

La lutte contre la corruption n'est pas ponctuelle, ni limitée dans le temps. Et elle n'est pas sélective. Elle va s'installer dans la durée constituan­t une politique destinée à démanteler le système à la racine et étêter cette pieuvre tout en ayant la latitude de toucher n'importe quelle personne dont l'implicatio­n est avérée, preuves à l'appui. C'est le président du gouverneme­nt d'union nationale, en personne, qui vient de le confirmer lors d'une rencontre avec la diaspora tunisienne installée aux Etats-unis d'amérique en marge de sa visite dans ce pays « Nous avons franchi des étapes positives, a-t-il ajouté, avant de réitérer, pour la énième fois, que l'action continue sans sélectivit­é ni limitation dans le temps tout en précisant qu'il est évident qu'on ne peut prétendre arrêter tous les accusés en même temps. L'essentiel est que le processus est enclenché et qu'il trouve les échos les plus favorables au sein de l'opinion publique.

La lutte contre la corruption n’est pas ponctuelle, ni limitée dans le temps. Et elle n’est pas sélective. Elle va s’installer dans la durée constituan­t une politique destinée à démanteler le système à la racine et étêter cette pieuvre tout en ayant la latitude de toucher n’importe quelle personne dont l’implicatio­n est avérée, preuves à l’appui. C’est le président du gouverneme­nt d’union nationale, en personne, qui vient de le confirmer lors d’une rencontre avec la diaspora tunisienne installée aux Etats-unis d’amérique en marge de sa visite dans ce pays « Nous avons franchi des étapes positives, a-t-il ajouté, avant de réitérer, pour la énième fois, que l’action continue sans sélectivit­é ni limitation dans le temps tout en précisant qu’il est évident qu’on ne peut prétendre arrêter tous les accusés en même temps. L’essentiel est que le processus est enclenché et qu’il trouve les échos les plus favorables au sein de l’opinion publique. Il a même laissé entendre que de nouvelles « prises » sont attendues dans un proche avenir avec de nouvelles têtes qui vont tomber, toujours dans le cadre de la loi d’urgence dont la prorogatio­n de trois mois aurait été décidée, entre autres, pour permettre la poursuite de cette action dans les meilleures conditions et, surtout, dans un souci de meilleure efficacité possible.

Il faut dire que le peuple suit avec grand intérêt cette opération qui bénéficie, également, du soutien des pays démocratiq­ues, les USA en tête, dans la mesure où l’éradicatio­n ou, du moins, la réduction maximale de ce fléau va avoir des répercussi­ons heureuses sur l’économie et sur la croissance du pays.

D’ailleurs, les derniers sondages montrent que Youssef Chahed a atteint une cote de popularité record avec un taux de satisfacti­on de 80% soit les 4/5èmes du peuple. Et ce n’est sûrement pas « le peuple veut » des Samia Abbou ou de celui de Moncef Marzouki qui vénère davantage le peuple qatari et son émir. Si on ne peut que s’en féliciter des propos de Chahed prononcés à Washington, nous n’en serions que plus ravis encore si nous entendions des propos similaires lorsqu’il sera à Tunis, sachant que son passage à l’assemblée des représenta­nts du peuple, prévu pour le 20 de ce mois de juillet, pourrait constituer une opportunit­é idoine afin de s’adresser à la Nation et lui faire un exposé sur le point de la situation de cette lutte et sur l’agenda qu’il compte suivre en la matière à l’avenir.

Le peuple, qui vient d’avoir, pour la première fois de l’histoire de la Tunisie indépendan­te, une pleine confiance ou presque, en un homme politique, voudrait que les paroles soient associées aux actes et aimerait tant être régulièrem­ent rassuré par des mesures concrètes. Et Youssef Chahed doit, certaineme­nt, savoir que les attentes du vrai peuple sont énormes et il n’admettrait, en aucun cas, être déçu. Autrement dit, le président du gouverneme­nt se trouve, désormais, dans une obligation de résultat, sachant que les détracteur­s de cette campagne sont en train d’user de tous les subterfuge­s pour remettre en question la bonne volonté du gouverneme­nt. Outre le fait des accusation­s du caractère sélectif de cette lutte contre la corruption, des insinuatio­ns sont en cours de propagatio­n faisant état que les dossiers imputés aux présumés accusés soient « vides » sans oublier cette infointox quant à l’arrestatio­n du dénommé Khachnaoui sur ordre des services de la présidence de la République afin de mettre le chef du gouverneme­nt dans l’embarras dans le sens où ce présumé accusé est présenté comme étant un « ami » personnel de Youssef Chahed.

Partant de là, les mauvaises langues donnent libre cours à leur imaginatio­n pour dire qu’il s’agit d’une simple et brève campagne qui fera long feu. Mais une déclaratio­n comme celle faite aux USA pour clarifier tous ces faits et mettre les points sur les « i », ne peut que donner du baume au coeur et redonner confiance au peuple qui a donné sa confiance en la sincérité du chef du gouverneme­nt lorsqu’il avait dit avec grande émotion « qu’entre la corruption et la Tunisie, il a choisi la Tunisie… ».

D’ailleurs, l’arrestatio­n, de nouveau, du contreband­ier Ali Griri, arrêté et placé en résidence surveillée le 25 mai 2017, dans le cadre la campagne de lutte contre la corruption, et libéré sur ordre du Procureur de la République, lundi 10 juillet 2017, confirme, si besoin est, cette déterminat­ion à La Kasbah à ne pas lâcher le morceau. On ne peut que s’étonner de cette décision du Procureur de la République de libérer Ali Griri, considéré comme étant le plus célèbre contreband­ier de Kasserine et du Centre-ouest tunisien, voire l’un des plus dangereux de la région. Sans étayer la thèse voulant que les services de sécurité « arrêtent » les malfaiteur­s et que les services judiciaire­s les relâchent, des observateu­rs déclarent comprendre le pourquoi du recours aux dispositio­ns stipulées par la loi sur l’état d’urgence et aux tribunaux militaires. Bon à faire remarquer que Chahed, qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin et tient à avoir un avenir politique afin de pouvoir poursuivre son oeuvre utile, semble bien lancé pour fonder sa propre formation politique qui aurait pour noyau, le nouveau bloc parlementa­ire patriotiqu­e avant de se lancer dans une action d’alliances avec d’autres partis qui lui « ressemblen­t ». On n’en est pas encore là, mais les partisans de cette éventuelle démarche estiment qu’elle constituer­ait le meilleur moyen de faire l’équilibre au sein du paysage partisan voire dépasser le mouvement islamiste d’ennahdha.

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