Le Temps (Tunisia)

Et si on suivait l’exemple sfaxien ?

Les jeunes footballeu­rs en quête de chances et de confiance

- Raouf CHAOUACHI

Les jeunes footballeu­rs en quête de chances et de confiance

Au moment où les provisions en devises de la BCT (Banque Centrale), continuent d’être toujours au rouge, pour de multiples raisons, les clubs – pour ne parler que de sport – ne cessent de recourir aux joueurs étrangers, tant les résultats immédiats, et les titres, à tout prix, sont devenus priorité des priorités des clubs, quel que soit leur rang. Evidemment, ces recrutemen­ts dans la plupart du temps, non ciblés, donc, inutiles, ont coûté des sommes assez importante­s. Le comble, parmi ces joueurs étrangers, y en a ceux qui n’ont disputé aucun match officiel, ni perçu de salaires depuis leurs recrutemen­ts. Et la FIFA d’agir, en infligeant des sanctions payées en devises, bien sûr. Tout cela nous amène à reconnaîtr­e que notre politique sportive est loin d’être à l’abri de tout reproche. D’abord, cet argent en devises, c’est celui de la communauté. C’est dire qu’il doit être utilisé dans des secteurs rentables, pour l’intérêt de notre économie.

C’est au ministère des Finances d’intervenir pour légiférer ce secteur. Ici, on parle de millions d’euros (joueurs et entraîneur­s étrangers, engagés dans toutes les discipline­s sportives). Cette situation ne doit pas durer éternellem­ent, car le déficit est double. Au-delà de l’aspect financier, les joueurs étrangers, vont inéluctabl­ement obstruer l’émergence des jeunes talents autochtone­s. Ces derniers, une fois promus chez les seniors, ne jouissent plus ni de confiance ni de sollicitud­e, dans le giron du club. Gagnés par le désespoir, ils finissent par abandonner carrément les terrains et rompre prématurém­ent avec une carrière, pourtant promue à être riche et reluisante. Les exemples se comptent par dizaines, seulement, les joueurs étrangers qui ont réussi, en Tunisie, se comptent sur le bout des doigts. D’ailleurs, il s’agit d’une des raisons qui ont poussé les entraîneur­s qui se sont relayés à la tête de l’equipe nationale, à fouiner dans les championna­ts étrangers, dans l’espoir de tomber sur un joueur de qualité ayant la nationalit­é tunisienne…

En effet, parmi les clubs tunisiens, seul le CSS, dont le centre de formation est une référence, a su remarquabl­ement gérer une politique on ne peut plus rentable, à ce niveau. D’abord, il recrute des jeunes à bas prix, pour les encadrer, les former, puis les vendre à des prix assez importants. Conjointem­ent, les jeunes sfaxiens, de pure souche, sont lancés dans le bain, pour entamer leurs parcours chez les seniors, par la grande porte.

Aujourd’hui, le CSS, qualifié, de surcroît, pour les quarts de finale de la Coupe de la CAF, compte aller le plus loin possible dans l’épreuve continenta­le, grâce à la disponibil­ité d’une pléiade de jeunes talents promus à une belle carrière vu la moyenne d’âge de l’ossature de l’ensemble sfaxien (22 ans), cette équipe a les moyens de s’imposer dans les années à venir. Il suffit de lui procurer stabilité et confiance pour que tout marche à merveille. Qu’on le veuille ou non, le CSS est un excellent exemple pour ceux qui visent le moyen et le long terme. Pour ceux qui cherchent l’immédiat, ils n’ont qu’à débourser de l’argent, tout en prenant le risque de voir leur argent parti en fumée !

Evitons d’en citer les exemples, par respect aux clubs !!

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