Les principales mesures du gouvernement
«Nous ne sommes pas à la hauteur de ce que doit être la France.» Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé, hier, un nouveau plan pour les migrants, dont l’objectif est de «garantir le droit d’asile et mieux maîtriser les flux migratoires». Annoncé à l’issue du Conseil des ministres, ce plan s’accompagnera d’un projet de loi «en septembre 2017». Edouard Philippe a ajouté qu’un délégué interministériel serait nommé pour l’intégration des réfugiés. Il sera placé sous la houlette du ministre de l’intérieur. Il n’a toutefois pas donné de date. Edouard Philippe a annoncé la création de «4 000 places seront créées en 2018» pour les demandeurs d’asile «et 3 500 en 2019», ainsi que 5 000 places d’ici 2019, pour aider les réfugiés à accéder au logement. L’objectif est donc «de réduire considérablement les délais de procédure de demande», qui doivent être ramenés à 6 mois contre 14 en 2016 comme l’avait annoncé Emmanuel Macron. Cela suppose de compresser les délais d’enregistrement, de convocation, etc., mais aussi «réformer les plateformes de premier accueil et les guichets» en préfecture où commence la procédure, a indiqué le Premier ministre. Il a aussi évoqué «une augmentation des moyens» des différentes structures et l’instauration de «missions déconcentrées» pour l’office français de protection des réfugiés et apatrides.
Par ailleurs, les migrants déboutés de leur demande d’asile feront «systématiquement l’objet d’une mesure d’éloignement» dès le rejet de leur demande, a déclaré Edouard Philippe. Il a ajouté vouloir «redéfinir le cadre juridique de la rétention». «Nous devons faire en sorte que les migrants économiques comprennent qu’il ne sera pas possible d’accueillir la totalité des migrants économiques dans notre pays», a insisté Edouard Philippe pour justifier cette mesure. En 2016,»moins de 25 000 personnes ont quitté le territoire» sur 31 000 obligations prononcées. «Nous devons améliorer ces chiffres qui ne sont pas satisfaisants», a-t-il martelé. En ce qui concerne les migrants qui ont laissé leurs empreintes dans un autre pays européen, censément compétent pour traiter leur demande d’asile, «10 pôles seront institués» en préfecture, a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse de présentation de ce «plan d’action» gouvernemental. Enfin, Edouard Philippe a parlé de l’apparition d’un passeport-talent. Une campagne va être lancée pour le promouvoir. «Il offre un séjour de quatre ans dès la première année de sujet régulier pour les chercheurs, les investisseurs, les créateurs d’entreprise ou les artistes de renom», a précisé le Premier ministre. «Il faut que notre pays puisse accueillir dans de bonnes conditions les talents. Les hommes et les femmes qui à l’étranger souhaitent s’installer en France et qui peuvent contribuer très largement à l’épanouissement de notre pays», a déclaré Edouard Philippe.