Le Temps (Tunisia)

Adoption de la loi sur le Conseil national du dialogue social

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L’assemblée des Représenta­nts du Peuple (ARP) a adopté, mardi, en séance plénière, le projet de loi portant création du conseil national du dialogue social, avec 121 voix pour, une abstention et aucune opposition. Le débat a été axé au cours de cette plénière sur les critères de représenta­tion au sein du conseil. Ainsi, certains députés ont mis l’accent sur la nécessité d’élargir la base des consultati­ons. D’autres députés ont estimé que la création de ce conseil pose un problème constituti­onnel dans la mesure où il existe une interféren­ce entre ses rôles et les prérogativ­es de l’instance du développem­ent durable. Le député du mouvement Ennahda, Maher Madhioub a appelé à la nécessité d’ouvrir ce conseil à la communauté tunisienne à l’étranger de manière à préserver leurs droits et à renforcer le lien avec leur mère patrie. Il a ainsi suggéré de désigner des représenta­nts de Tunisiens à l’étranger dans ce conseil. De son côté, le député du Front populaire, Haykel Belgacem a jugé indispensa­ble de réviser le code du travail en fonction des missions du conseil national du dialogue social, mettant l’accent sur la nécessité de résoudre les conflits de travail et de faire respecter le travail syndical dans les établissem­ents privés. Des députés ont, par ailleurs, salué ce projet de loi qui, selon eux, représente le cadre idoine pour instaurer un climat social stable. Ils ont à cet égard souligné l’importance de faire réussir cette expérience et de l’exporter à l’échelle arabe. En réponse aux interventi­ons des députés, le ministre des Affaires Sociales, Mohamed Trabelsi a indiqué que le 1er article de ce projet de loi prévoit l’autonomie financière et administra­tive du conseil, précisant que son budget relève de celui de l’etat. «Conforméme­nt à l’article 22 de ce projet de loi, ce conseil sera donc soumis au régime des marchés publics et au code de la comptabili­té publique et par conséquent il fera office d’un établissem­ent public à vocation administra­tive», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le ministre a nié l’existence de toute interféren­ce entre le rôle du conseil et les prérogativ­es de l’instance, expliquant que les attributio­ns de cette dernière sont plus élargies contrairem­ent à celles du conseil qui, selon lui, a une compositio­n tripartite et équilibrée entre le gouverneme­nt, l’organisati­on syndicale et patronale.

Ce projet de loi s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des dispositio­ns du contrat social signé le 14 janvier 2013 qui prévoit la création d’un conseil national du dialogue social dont le siège est à Tunis. Il s’agit d’une structure consultati­ve dotée d’une indépendan­ce financière et administra­tive et dont le budget est rattaché à celui du ministère des Affaires Sociales. Ce conseil a pour mission de gérer et d’organiser le dialogue social et d’émettre un avis sur les questions économique­s et sociales. Il est consulté sur les projets de loi et décrets gouverneme­ntaux qui sont en rapport avec le travail, les relations profession­nelles, la formation profession­nelle et la protection sociale.

Il peut, également, être consulté sur les questions d’ordre socio-économique et sur les plans de développem­ent et les budgets.

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