Le Temps (Tunisia)

Raconte-toi Nâama !

le passage l’autre soir sur le petit écran de notre grande chanteuse nâama dans le cadre du programme d’inçaf Yahyaoui Ben Zineb : « Kahoua arbi », nous a laissés sur notre faim dans la mesure où il n’a apporté que quelques bribes d’informatio­ns nouvelles

- Lotfi BEN KHELIFA

Le passage l'autre soir sur le petit écran de notre grande chanteuse Nâama dans le cadre du programme d'inçaf Yahyaoui Ben Zineb : « Kahoua Arbi », nous a laissés sur notre faim dans la mesure où il n'a apporté que quelques bribes d'informatio­ns nouvelles et actuelles sur l'état de la cantatrice. Le seul mérite de l'émission était celui d'avoir été enregistré dans le fief de Nâama, à Azmour, son village natal, au Cap Bon. Mais rien ne laissait imaginer qu'on était dans ce village typique, sinon les quelques aboiements de chiens et le meuglement des vaches qu'on entendait parfois. Le salon choisi pour l'enregistre­ment pouvait s'apparenter à n'importe quel autre endroit. D'un autre côté, les questions posées par la journalist­e n'étaient pas dans le vif du sujet et pire encore, on devinait qu'elle n'avait pas une grande idée sur la carrière de Nâama, ni sur ses débuts, les compositeu­rs et les poètes qui l'ont accompagné­es.

Mais rien ne laissait imaginer qu’on était dans ce village typique, sinon les quelques aboiements de chiens et le meuglement des vaches qu’on entendait parfois. Le salon choisi pour l’enregistre­ment pouvait s’apparenter à n’importe quel autre endroit. D’un autre côté, les questions posées par la journalist­e n’étaient pas dans le vif du sujet et pire encore, on devinait qu’elle n’avait pas une grande idée sur la carrière de Nâama, ni sur ses débuts, les compositeu­rs et les poètes qui l’ont accompagné­es. De Si Salah Mehdi, qui lui a choisi son surnom et lui a composé plusieurs chansons comme : « Iddounya henya » et «Ya ness maksah kalbou », Khémais Tarnène avec « Mahleha kilma fi fommi » et « Layâtini bchid el hawa » qui avait remporté le premier prix de la première édition du festival de Saliha, en 1960. De la Rachidia où elle faisait partie de la chorale aux côtés d’oulaya. De Nâama, ellemême qui sortait souvent en Sefsari et portait des lunettes noires pour rester incognito. Inçaf Yahyaoui Ben Zineb avait devant elle un pilier de la chanson

tunisienne contempora­ine. Il ne suffisait pas de bavarder avec la doyenne de nos chanteuses et chanteurs actuels.

Le plus grand répertoire Il fallait la surprendre par une connaissan­ce parfaite de son répertoire, des dates phares de sa carrière, de sa capacité à apprendre vite les paroles des chansons qu’on lui proposait, de sa proximité avec la maison de la radio, vu qu’elle habitait dans une rue perpendicu­laire à l’ « Idhâa », des compositeu­rs arabes qui venaient en Tunisie lui proposer des chansons et non pas le contraire, à l’image du compositeu­r palestinie­n Faouzi Al Oumari qui lui a mis en musique la chanson « Omri ya omri », de son passage en Libye, où elle a enregistré entre autres chansons : « Gamri ya yoummi. » Et quoi encore ? Du fait que Nâama possède à ce jour le plus grand répertoire de chansons qui se comptent par centaines ! Son état de santé n’est pas du tout enviable et Nâama fait savoir au cours de cet entretien que les soins nécessaire­s sont coûteux. Nous espérons que le ministère des Affaires culturelle­s vienne en aide à l’une des composante­s de notre patrimoine national dans le domaine de la chanson, comme de bien entendu. Et si son état de santé venait à s’améliorer, Nâama, et telle que nous la connaisson­s, reviendra à la chanson. Elle avait d’ailleurs déploré d’avoir abandonné la scène artistique durant dix années, ce qui avait nui à sa carrière. Elle y était retournée, mais c’était déjà un peu tard. Mais aujourd’hui, Nâama pourrait rechanter après sa guérison, Inchallah ! Son chant est demeuré intact, à part une voix enrouée éprouvée par la douleur.

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