Quelle politique pour réduire le déficit ?
La visite du Premier ministre Youssef Chahed aux Etats-unis, a été une bonne réussite côté protocolaire avec un accueil chaleureux, aussi bien des autorités de l'exécutif, vice-présidence et Pentagone, que celles du Congrès avec des personnalités influentes et marquantes qui ont promis de soutenir le maintien de l'aide américaine au moins à son niveau précédent. Ceci dit l'engagement moral et éthique américain en faveur de la Tunisie dépasse de loin cette « aide » plutôt limitée au niveau du volume, et par conséquent, il ne faut pas s'attendre à des miracles sur son impact économique. De retour à la « maison », Youssef Chahed a beaucoup de pain sur les planches et en premier lieu, s'attaquer au déficit commercial qui prend le large avec un solde négatif de la balance, estimé à 7535 MD.
La visite du Premier ministre Youssef Chahed aux Etats-unis, a été une bonne réussite côté protocolaire avec un accueil chaleureux, aussi bien des autorités de l’exécutif, vice-présidence et Pentagone, que celles du Congrès avec des personnalités influentes et marquantes qui ont promis de soutenir le maintien de l’aide américaine au moins à son niveau précédent. Ceci dit l’engagement moral et éthique américain en faveur de la Tunisie dépasse de loin cette « aide » plutôt limitée au niveau du volume, et par conséquent, il ne faut pas s’attendre à des miracles sur son impact économique. De retour à la « maison », Youssef Chahed a beaucoup de pain sur les planches et en premier lieu, s’attaquer au déficit commercial qui prend le large avec un solde négatif de la balance, estimé à 7535 MD.
Certes, une petite brise positive a dopé et aéré nos exportations qui augmentent de 12,7% au cours du dernier semestre de cette année, alors qu’il y avait une baisse en 2016. Mais, les exportations ont augmenté aussi de 16,4% ce qui est plus qu’alarmant. L’énergie et les produits alimentaires de base, comme le blé tendre, tiennent le haut du pavé auquel s’ajoutent des « produits de luxe » comme les voitures, mais au vu de la situation calamiteuse des transports publics, posséder une voiture par ces temps de canicule n’a plus rien de luxueux !
De tout cela, il faut tirer les conclusions qui s’imposent et vite. D’abord, opérer une grande campagne nationale sérieuse (je dis bien sérieuse), contre le gaspillage… tous les gaspillages, à commencer par celui de jeter le pain, devenu la culture nationale par excellence des « musulmans » de Tunisie, alors que nos ancêtres interdisaient cela et y voyaient un grand pêché parce que le pain est cette bénédiction de Dieu « Naâmet Rabbi ». Autre campagne, le gaspillage de l’énergie, surtout de l’électricité qui bouffe des millions de barils de pétrole achetés à plus de 55 dollars l’unité sur le marché mondial. Les Tunisiens devraient marcher, aussi un peu plus pour faire leurs courses. D’abord, c’est bon pour la santé, ça réduit la pollution et ça réduit la consommation d’essence et du diesel. Un ami à l’humour épicé me disait à ce propos : « Si le Tunisien pouvait aller à sa salle de bain en voiture… il le ferait » !
Enfin, le gaspillage de devises et le déficit énorme enregistré avec des pays amis comme la Chine et l’italie, bientôt rejoint en volume par la Turquie et même la Russie ! Je ne comprends pas l’attitude de M. le Ministre de l’industrie et du Commerce qu’on accuse sur la toile d’être un sympathisant de la Turquie parce que nahdhaoui et islamiste. Je ne veux pas ajouter le « la » à ce concert de plus en plus assourdissant de ceux qui demandent son remplacement pour confier ce portefeuille stratégique à quelqu’un de plus neutre. Mais, bon sang, pourquoi ne réduit-il pas les importations superflues, y compris de certains produits venant de Turquie ?! Cette persistance à vouloir « protéger » les produits turcs au détriment des marchandises tunisiennes dénotent une attitude peu conforme à l’intérêt national et aux exigences du moment pour ne pas dire de l’irresponsabilité tout court. Le président du gouvernement devrait prendre les choses en main et clarifier certaines choses qui semblent toucher à d’éventuels arrangements tacites entre les formations politiques qui représentent l’ossature du gouvernement dit « d’union nationale ». Oui à nos bonnes relations avec la Turquie, la Chine et autres. Mais, non à des mesures non-indispensables, qui grèvent le développement de pans entiers de nos industries et de notre commerce. Avouons quand même que Youssef Chahed n’est pas servi côté accumulation des problèmes, des exigences et des « urgences ».
Mais, c’est son destin et il semble bien parti pour l’assumer.
Quand la chirurgie est nécessaire, on n’a pas le choix des thérapies !