Le Temps (Tunisia)

Début de dialogue

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Les autorités égyptienne­s et le Hamas palestinie­n, qui contrôle la bande de Gaza, ont entamé un dialogue qualifié de «constructi­f» pour la première fois depuis la destitutio­n, en juillet 2013, du président Mohamed Morsi, qui était issu des Frères musulmans. Ce qui a poussé Le Caire à changer sa position jusque-là hostile au Hamas ? La violence dans le nord-est du Sinaï, théâtre d’une sanglante guérilla opposant les forces de sécurité du régime Sissi à la branche égyptienne du groupe Etat islamique. Dernier acte de violence en date : l’attaque contre des positions de l’armée égyptienne près de la frontière avec Gaza, qui s’est soldée par la mort de 23 militaires et d’une quarantain­e de terroriste­s selon Le Caire. Dans son dialogue avec Le Caire, le mouvement de résistance islamique palestinie­n espère un allègement du blocus israélien contre Gaza, qui étrangle l’enclave palestinie­nne et ses 2 millions d’habitants. Le Hamas espère parvenir à un accord pour l’ouverture du point de passage avec l’egypte. Le point de passage de Rafah a été fermé par l’egypte depuis la prise de pouvoir du Hamas à Gaza en 2007. Les sanctions de certains pays arabes, dont l’egypte, contre le Qatar ont certaineme­nt influencé ce dialogue. Le Hamas est encore plus isolé, puisque le Qatar était son principal bailleur de fonds et son meilleur soutien politique. Même si l’émissaire du Qatar à Gaza a promis la poursuite de l’aide économique, les dirigeants du Hamas préfèrent disposer d’une solution de rechange. C’est pourquoi ils ont engagé des discutions avec le Palestinie­n Mohammed Dahlan, qu’ils avaient combattu et chassé de Gaza lors de la guerre fratricide de 2007. Aujourd’hui, Mohammed Dahlan est un rival de Mahmoud Abbas, chef de l’autorité palestinie­nne, et un proche de l’egypte du président Sissi ainsi que de l’arabie saoudite du prince Mohammed ben Salman. Il est surtout un conseiller du prince héritier d’abou Dhabi, Mohammed ben Zayed.

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