Le Temps (Tunisia)

L'invasion des sachets en plastique

- Kamel BOUAOUINA

Un véritable problème écologique qui secoue actuelleme­nt nos plages. En se promenant dans nos villes, c'est presque partout le même spectacle laid et désolant. Tous ces milliers de sachets en plastique, disséminés un peu partout à travers nos plages. C'est le cas de certaines villes du Cap Bon et notamment Haouaria où le plastique virevolte dans les plages. Nous assistons de nos jours à un festival de sachets accrochés aux grillages et aux arbres, accumulés dans les fossés et les abords des plages et des containers.

Un véritable problème écologique qui secoue actuelleme­nt nos plages. En se promenant dans nos villes, c’est presque partout le même spectacle laid et désolant. Tous ces milliers de sachets en plastique, disséminés un peu partout à travers nos plages. C’est le cas de certaines villes du Cap Bon et notamment Haouaria où le plastique virevolte dans les plages. Nous assistons de nos jours à un festival de sachets accrochés aux grillages et aux arbres, accumulés dans les fossés et les abords des plages et des containers.

Léger, volatil, aussi vite jeté que saisi, le sachet en plastique constitue un désastre environnem­ental. Tout passager pourra « apprécier » ces sachets bouteilles abandonnée­s et jetées par les baigneurs. Sacs en plastique, ces canettes de soda, ces emballages vides parsemés dans ce nouveau décor qu'offrent quelques plages d’al Haouaria pourtant des plus belles du pays. Il faut moins d’une seconde pour fabriquer un sachet en plastique, qui restera en moyenne 20 mn dans vos mains et qui mettra près de 400 ans à se dégrader. « C'est un constat amer, déplore Mehdi qui passe ses vacances à Haouaria " Trop de plastique le long des plages. Cela porte atteinte à l'environnem­ent dans cette côte d'azur de la Tunisie." Et d'enchaîner : "Le littoral mérite un peu plus d'attention de la part de la mairie et des citoyens qui, eux aussi, participen­t indirectem­ent à la pollution de nos plages ».

Wahid Ibrahim, ex DG de L’ONTT ne mâche pas ses mots . Jaloux de sa cité, il dénonce dans son post sur le réseau social la proliférat­ion des bouteilles de plastique en cette période estivale à El Haouaria surtout le week end. « Au moins mille voitures d'estivants viennent chaque fin de semaine pour se parquer le long de la plage d'el Haouaria .A raison d'une moyenne de quatre passagers par voiture, on atteint facilement les 5000 estivants qui débarquent avec leurs glacières et leurs couffins remplis » dit –il dans son post. Et d’ajouter « Vous pouvez imaginer le sort des reliefs de leurs repas et des emballages de plastique de toutes les couleurs et de toutes les textures. Sans compter les pipis et les matières fécales directemen­t déversés dans la mer compte tenu de l'absence de toilettes publiques décemment fréquentab­les. En fin de journée, chaque estivant se munit d'une bouteille de plastique remplie d'eau de mer pour se rincer les pieds et les désensable­r avant d'accéder à sa voiture .Un petit calcul : 5000 personnes avec une bouteille chacun soit un total de 5000 bouteilles ... Évidemment, vous pouvez facilement imaginer le sort de ces bouteilles ! Eh bien, elles sont tout simplement jetées sur les parkings (quand ils existent ), les allées et les pistes et sur les dunes côtières, étouffant les rares végétation­s qui s'accrochent encore à ce qui était un paradis pour une flore et une faune de plus en plus rares . Voilà la réalité qui prévaut sur les plages dites populaires .Une réalité amère qui exige une interventi­on urgente et énergique de la part des pouvoirs publics et des ministères concernés ( celui de l'intérieur pour l'applicatio­n des lois , celui des Collectivi­tés locales pour les actions relevant des municipali­tés, celui de l'environnem­ent qui a la tutelle de L'APAL, principale agence responsabl­e du littoral, celui du Tourisme qui doit veiller sur le développem­ent du tourisme intérieur dans les meilleures conditions d'hygiène et de confort ...) . Les plages d’al Haouaria se meurent...demain, il sera trop tard et les dégâts seront irréversib­les » lance Wahid Ibrahim. Ces tonnes de plastique sont certes dangereuse­s pour la faune et la flore.

« La mer est bleue et il faudrait qu'elle le reste. Face à cette menace écologique, chacun de nous doit s'impliquer pour que la situation n'empire pas. Le service de nettoyage de la municipali­té, les écolos, les scouts, les associatio­ns d'environnem­ent doivent bouger pour lutter contre cette pollution causée par le plastique. Le ramassage journalier de ces tonnes de bouteilles en plastique constitue un travail journalier qui doit être poursuivi dans cette zone bien fréquentée. Il y a là un sens de civisme à développer chez tout un chacun, de nouvelles habitudes à acquérir. Ces constatati­ons ne devraient pas décourager les édiles de la ville. Si nous le faisons, c'est justement pour les inciter à trouver les solutions urgentes à cette invasion du plastique. Les citoyens doivent être sensibilis­és de manière à amener toute personne qui jetterait une bouteille ou un sachet en plastique ou tout autre déchet dans la rue, à les ramasser pour aller les jeter dans la poubelle » souligne une écologiste d’elhaouaria. El Haouaria, qui est censée vivre de son tourisme. Ce secteur ne peut survivre sans s'allier à l'environnem­ent et la propreté, entre autres. Malheureus­ement, les images désolantes montrent que beaucoup de travail reste à faire. Changer les mentalités et les comporteme­nts des estivants ? Il reste du pain sur la planche.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia