«Ce sera une revanche de l’histoire »
Dans les pays développés où les peuples ont atteint un degré relevé de culture et de civisme, ils n’oublieront jamais le passé, car ils savent pertinemment que ce palier supérieur de modernisme a été construit grâce aux efforts des générations qui se sont succédé à travers l’histoire. Non sans amertume, nous constatons chez nous, une exécrable ingratitude de la société vis-à-vis de ceux qui ont fondé la Tunisie moderne.
Plusieurs personnalités, appartenant à tous les domaines disparaissent ainsi, dans l’anonymat le plus total, pour un monde meilleur, sans que personne ne prenne la peine de leur rendre hommage pour leurs précieux services rendus à la Nation, même à travers de petits mots, comme ultime adieu. Ceci nous amène à reconnaître nos tares. Tout compte fait, notre mémoire collective doit être soigneusement remuée pour apprendre à la jeune génération, les valeurs humaines et le respect du passé. Car, qu’on le veuille ou non, le présent et l’avenir restent toujours conditionnés par cette reconnaissance. Sans passé, il n’y a ni présent et il n’y aura aucun avenir.
Pour se rendre compte de cette vérité, rien qu’à méditer sur les paroles de l’hymne national italien « Fratelli d’italia » : «Fratelli d’italia, l’italia s’é desta, Dell’elono di scipio, etc », (Frères d’italie, l’italie s’est réveillée, dans le casque de Scipion, etc…). Cet hymne commence par la citation de Scipion, général et homme d’etat romain, né en…. 185 avant J.C, resté célèbre et vivace dans l’histoire de l’italie, jusqu’à nos jours, puisqu’il a été à l’origine de la destruction de Carthage et l’émergence de l’empire romain. Ici, nous parlons d’un homme ayant vécu avant J.C !! C’est à travers ces détails qui pourraient paraître insignifiantspour ceux qui ignorent l’histoire-que les grandes nations se mesurent. Aux Etats-unis, on parle toujours de Georges Washington, trois siècles après sa mort. En France, l’histoire de Napoléon Bonaparte qui a vécu presque à la même époque (entre le 17ème et le 18ème siècle), se trouve, de nos jours, dans les livres scolaires en France. Fermons cette parenthèse de l’histoire.
Cette réflexion a été, cependant, aiguisée par un pincement au coeur dû à cette « ignorance » si morbide, des gens qui ont rendu d’éminents services à l’arbitrage tunisien, à l’occasion de l’inauguration de la « Maison de l’arbitre » par le président de la CAF, accompagné par l’exécutif de la FTF. Comment peut-on snober des ex-arbitres de renom mondial, tels que, Hédi Séoudi, Ali Ben Naceur, Néji Jouini, Issaoui Boudabbous, Mourad Daâmi, Rchid Ben Khedija, pour ne citer que ceux là - et les priver de participer à cet événement ? Un simple oubli ? Difficile d’y croire.
Néanmoins, ceux qui agissent de la sorte et qui, par la même occasion, donnent une image plus reluisante sur leur façon de concevoir les choses, sont en train de commettre des erreurs impardonnables. A travers ce genre de comportement, ils donnent l’impression d’être « myopes » et manquant terriblement de perspicacité. Ils ont sûrement oublié que demain, ils plieront bagages, à leur tour, et que leurs successeurs, leur en feront de même. Ils finiront par être oubliés, en subissant le même sort. Ne dit-on pas, qu’on doit semer ce que nous avons récolté ? A méditer…