Tunisiens d'ici et d'ailleurs, deux poids deux mesures ?
Le gouvernement a récemment pris de nouvelles mesures économiquement avantageuses en faveur des Tunisiens résidant à l'étranger. Une bonne nouvelle n'eut été le coût de la vie en perpétuelle hausse, les prix explosifs de certains produits de première nécessité et les impôts de plus en plus contraignants imposés aux citoyens vivant en Tunisie. Deux poids, deux mesures ? Ils sont près de 1, 350 million de Tunisiens à vivre hors du pays, résidant, travaillant ou étudiant un peu partout à travers le globe, avec une très forte concentration en Europe et depuis peu au Canada. Ils représentent une niche importante d'entrée d'argent en devise pour le pays et chaque année, leur retour au bercail, notamment durant la saison estivale, est attendue avec ferveur pour booster l'économie locale.
Le gouvernement a récemment pris de nouvelles mesures économiquement avantageuses en faveur des Tunisiens résidant à l’étranger. Une bonne nouvelle n’eut été le coût de la vie en perpétuelle hausse, les prix explosifs de certains produits de première nécessité et les impôts de plus en plus contraignants imposés aux citoyens vivant en Tunisie. Deux poids, deux mesures ? Ils sont près de 1, 350 million de Tunisiens à vivre hors du pays, résidant, travaillant ou étudiant un peu partout à travers le globe, avec une très forte concentration en Europe et depuis peu au Canada. Ils représentent une niche importante d’entrée d’argent en devise pour le pays et chaque année, leur retour au bercail, notamment durant la saison estivale, est attendue avec ferveur pour booster l’économie locale. Afin de les inciter à venir passer leurs vacances en Tunisie et surtout, avouons-le, débourser leur argent sur place, le gouvernement Chahed a donc décidé une série de mesures lucratives qui s’articulent autour de plusieurs axes dont le transport aérien et maritime, les services administratifs, les services banquiers, ainsi que l’accès à la culture. Ainsi donc, les plus jeunes parmi les Tunisiens résidant en Tunisie pourront profiter d’importantes baisses sur les prix des billets d’avion à savoir une réduction 33% pour les enfants de 0 à 18 ans et 25% pour les jeunes de 19 à 26 ans. De même, 100 billets gratuits seront offerts aux familles en situation précaire. De même, les Tunisiens résidant à l’étranger auront également la possibilité d’ouvrir des comptes en devises ou en dinars convertibles auprès des banques tunisiennes et de l'office National de la Poste. Une mesure qui en a excédé plus un surtout que les Tunisiens « locaux » sont, eux, privés de la possibilité d’obtenir une carte internationale, sans oublier le malencontreux épisode du Paypal. Parmi les autres mesures décidées par le gouvernement et ayant suscité la polémique, l’accès gratuit aux musées et une réduction de 50% sur tous les festivals pour les Tunisiens résidant à l’étranger. L’accès aux musées et autres sites culturels en Tunisie coûte, à tout casser, 10 DT, soit moins de 4 euros, une broutille…
De plus, les billets de festivals varient entre 10 et 50 DT au plus. S’ils ne représentent qu’une bagatelle en euros et par rapport aux bons salaires des Tunisiens habitant à l’étranger, ils sont par contre un véritable problème pour les citoyens d’ici, désireux d’avoir accès à la culture mais se privant bien des fois à cause du prix exorbitant des billets par rapport aux bas salaires d’ici. Faut-il rappeler qu’un euro est l’équivalent de 2,8 euros et que depuis le glissement du dinar par rapport aux autres devises, le pouvoir d’achat des Tunisiens résidant à l’étranger a considérablement augmenté ? Faut-il aussi rappeler que le coût de la vie est devenu intenable face à une hausse explosive des prix de certains produits tels que l’électricité et les carburants ? Faut-il mentionner les différentes hausses enregistrées concernant les taxes et les impôts ? Faut-il également rappeler qu’un jeune Tunisien, issu de milieu modeste, ne pourra jamais assister à plus de deux ou trois événements culturels en un mois et peinera pour pouvoir voyager car il ne lui suffira pasde payer au prix cher le billet d’avion pour pouvoir dépasser les frontières du pays, encore faut-il qu’il s’acquitte des frais de visa et d’assurance mais aussi du timbre de 60 DT. Deux poids, deux mesures et un sentiment d’impuissance fortement ressenti, notamment chez les jeunes qui sont de plus en plus nombreux aujourd’hui à aspirer à quitter le pays et aller s’installer ailleurs pour enfin devenir des « citoyens de première catégorie ».