Le Temps (Tunisia)

Journée de la colère contre les mesures de sécurité

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La tension ne retombe pas à Al Qods, après les mesures de sécurité imposées par Israël à la suite de l'attaque du vendredi 14 juillet. Trois arabes israéliens avaient attaqué des policiers sur l'esplanade des Mosquées, tuant deux d'entre eux. Depuis, le gouverneme­nt israélien a fait installer des détecteurs de métaux à l'entrée du lieu saint, provoquant la colère des fidèles musulmans et des heurts, mardi 18 juillet encore, aux abords de la Vieille ville. Quatorze personnes auraient été blessées, selon le Croissant-rouge palestinie­n.

La tension ne retombe pas à Al Qods, après les mesures de sécurité imposées par Israël à la suite de l’attaque du vendredi 14 juillet. Trois arabes israéliens avaient attaqué des policiers sur l’esplanade des Mosquées, tuant deux d’entre eux. Depuis, le gouverneme­nt israélien a fait installer des détecteurs de métaux à l’entrée du lieu saint, provoquant la colère des fidèles musulmans et des heurts, mardi 18 juillet encore, aux abords de la Vieille ville. Quatorze personnes auraient été blessées, selon le Croissant-rouge palestinie­n. Le mouvement palestinie­n du Fatah a appelé les Palestinie­ns à manifester hier. Le Fatah du président Mahmoud Abbas appelle les Palestinie­ns à descendre dans la rue, à exprimer leur colère hier ; un appel à une journée de la colère pour dénoncer l’installati­on des détecteurs de métaux à l’entrée d’al Aqsa.

Mais cet appel, lancé lundi soir 17 juillet, arrive quelque peu à contretemp­s : cela faisait deux jours que cette grogne avait commencé à s’exprimer dans les rues d’al Qods. Le parti présidenti­el cherche ainsi à ne pas se déconnecte­r de la rue palestinie­nne, lui qui est déjà largement discrédité dans l’opinion publique.

Après l’attaque contre les policiers vendredi 14 juillet, Mahmoud Abbas avait parlé pour la première fois en plusieurs mois à Benyamin Netanyahu. Le président de l’autorité palestinie­nne cherchait alors à éviter une escalade. Mais ces derniers jours, on a vu que le ton des autorités palestinie­nnes est quelque peu monté, dénonçant l’installati­on de ces détecteurs de métaux. Reste à connaître l’écho que l’appel du Fatah à une journée de la colère, en pleine semaine, aura. Le principal indicateur sur l’ampleur du mécontente­ment palestinie­n sera probableme­nt plutôt vendredi, lors de la prière hebdomadai­re. Les ambitions israélienn­es

sur les lieux saints L’installati­on de nouveaux portiques provoque la colère car, pour les Palestinie­ns, c’est un signe de plus des ambitions israélienn­es sur ce lieu saint. Xavier Guignard, spécialist­e d’israël et de la Palestine, explique en quoi Al Aqsa cristallis­e les tensions : « Depuis 1967, il y a un équilibre géographiq­ue très compliqué de souveraine­té entre le mur occidental et l’esplanade des Mosquées, avec, du côté palestinie­n, la peur d’être dépossédé complèteme­nt un jour de l’accès ou de la souveraine­té sur cette esplanade. Et il y a des offensives régulières du côté israélien, notamment depuis 1993, donc, depuis les Accords d’oslo, pour revenir sur ce statu quo et pour s’emparer, en termes de souveraine­té, complèteme­nt, de l’esplanade des Mosquées. Les Israéliens, ce qu’ils souhaitent, c’est un grignotage petit à petit de la souveraine­té sur l’esplanade des Mosquées. On l’a vu l’an dernier, ça a été le débat qui a suivi une montée de violence avec une installati­on de caméras de sécurité. Là, cette année, on parle d’installati­ons de portiques de sécurité pour contrôler l’accès des pèlerins musulmans à l’esplanade des Mosquées. Donc on est plutôt sur ce type de politique, à savoir la politique du fait accompli, mais des petits pas également. »

Cette politique du fait accompli rappelle d’autres points de crispation en Cisjordani­e. Et, particuliè­rement, le cas d’al Khalil. La ville accueille en son sein la tombe supposée d’abraham, Isaac, Jacob et de leurs femmes Sarah, Rébecca et Léa. Al Khalil abrite donc un lieu saint, là aussi, pour Juifs et Musulmans, et ce lieu, depuis qu’israël occupe la Cisjordani­e, depuis 50 ans, a été divisé : une partie est demeurée mosquée, l’autre est devenue synagogue. Ce partage est souvent évoqué par les Palestinie­ns quand ils parlent de leurs craintes pour l’esplanade des Mosquées. Ils accordent peu de crédit aux assurances du gouverneme­nt israélien de ne pas vouloir toucher au statut de l’esplanade.

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 ??  ?? Contrôle d’identité devant des portiques de détection de métaux aux abords de l’esplanade des Mosquées à Al Qods
Contrôle d’identité devant des portiques de détection de métaux aux abords de l’esplanade des Mosquées à Al Qods

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