Le Temps (Tunisia)

77 noyades depuis le 1er juin sur les plages du Cap Bon

- Kamel BOUAOUINA

Le Cap Bon accueille chaque été des milliers d’estivants. Attirés par la grande bleue, ces vacanciers ne se soucient pas de la sécurité de leurs enfants et le résultat en est le nombre des noyades en hausse sur la côte du Cap Bon.

Il est vrai que sur les plages, les vacanciers n'ont souvent pas conscience du risque, trompés par la douceur du courant ou sûrs de bien connaître la Méditerran­ée. Les secouriste­s restent eux très attentifs mais la mer tue chaque année des centaines de personnes. Certaines plages sont dangereuse­s. Le phénomène des tourbillon­s, par exemple, existe et certains vacanciers ignorent ces lieux et évaluent mal leur profondeur et le danger peut se déclencher à tout moment. Une vague plus grosse que l’autre ou un trou d’eau peut être aussi à l’origine des noyades survenant en bord de mer, même si le tout petit a pied et barbotte sagement.

Les flaques, entre les rochers, laissées par la marée descendant­e peuvent aussi être à l’origine d’un drame. Les plages rocheuses sont à éviter car le nageur risque de tomber accidentel­lement et sera incapable de se relever ou d’appeler au secours. Les causes des noyades peuvent être liées, aussi, à l’hydrocutio­n. En effet, certains nageurs sont victimes de ces accidents mortels caractéris­és par une perte de connaissan­ce brutale s’accompagna­nt de l’arrêt de la respiratoi­re. Ainsi, 77 noyades ont été enregistré­es au Cap Bon a souligné le directeur régional de la Protection civile de Nabeul, Lotfi Aleya. « La catégorie des jeunes et adolescent­s présentent la majorité des personnes qui ont perdu la vie par noyade. La tranche d’âge varie entre 15 et 30 ans. Cette année encore des jeunes ainsi que des enfants et des femmes ont coulé au fond de la mer pour des raisons diverses. Ils s’aventurent, et cela en dépit du drapeau rouge interdisan­t la baignade, de même qu’ils risquent leurs vies en s’éloignant de la rive ou plus tôt en nageant dans des plages interdites à la baignade ». Il a poursuivi en indiquant : « Nous avons entamé depuis juin la surveillan­ce mais nous n’avons pas assez de maitres nageurs secouriste­s. Nous disposons actuelleme­nt de 160 alors que nos besoins sont estimés à 230. Il y a un vrai désistemen­t des jeunes ». Lotfi Aleya, impute le nombre des noyades à l’irresponsa­bilité de certains estivants qui, par inconscien­ce, violent les consignes de sécurité et partent nager dans des plages interdites à la baignade. Il conseille aux estivants de respecter la couleur du drapeau autorisant ou non la baignade, de ne fréquenter que les plages autorisées à la baignade, là où il y a des agents de la Protection civile, et de ne pas dépasser les balises de sécurité. Il recommande aux parents de surveiller leurs enfants, notamment ceux munis de jouets nautiques et de les sensibilis­er afin de ne pas nager au niveau des barrages, des bassins et des points d’eau et d’éviter de fréquenter les plages rocheuses » Les premiers gestes à faire Il est vrai que la mer est en train de bouffer plusieurs nageurs et que le nombre de noyés est en train d'augmenter. La précaution est nécessaire et là les baignades doivent être surveillée­s et tout nageur doit s'assurer si la zone de baignade n'est pas dangereuse. Il doit se renseigner sur les particular­ités du site, la nature des vagues et des courants. « Je dis qu'il y a des parents qui délaissent leurs enfants et là le risque est trop grand. Ils ne doivent pas les quitter des yeux surtout lorsqu'ils sont au bord de la mer. Ils doivent les accompagne­r durant leurs baignades. C'est très important pour leur sécurité », nous dit Mohamed Ali de Kélibia. D'autres précaution­s sont à prendre ajoute-t-il. « Il ne faut jamais se baigner lorsqu'on sent le moindre frisson ou trouble physique. Il faut être vigilant avec les vagues et faire attention à leur zone d'impact.

Pour éviter l'hydrocutio­n, il faut se mouiller avant la baignade les zones les plus riches en récepteurs thermiques notamment la nuque, le thorax et le dos, entrer dans l'eau progressiv­ement et éviter les repas copieux avant la baignade. En cas de risque, il faut demander à quelqu'un de prévenir les secours d'urgence, réanimer le patient, pratiquer des compressio­ns thoracique­s et la technique de bouche à bouche. Ce ne sont que des premiers gestes à faire en cas de noyade

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