Le Temps (Tunisia)

Démission du chef d’état-major des armées Pierre de Villiers

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Une semaine après avoir été rappelé à l’ordre par le chef de l’etat, le chef d’état-major des armées Pierre de Villiers a démissionn­é hier. Le désaccord portait sur les 850 millions d’euros d’économies exigés par Bercy aux armées.

Le général de Villiers n’aura pas attendu son tête-à-tête prévu demain avec le chef de l’etat, pour poser son képi. Connu pour son franc-parler, celui qui affirmait, il y a encore une semaine, qu’il ne se laisserait pas « baiser » par l’exécutif, n’hésite pas à dénoncer ce qu’il considère comme un risque pour la sécurité du pays : « Dans les circonstan­ces actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français […] et soutenir les ambitions de notre pays. Par conséquent, j’ai pris mes responsabi­lités en présentant ce jour, ma démission au président de la République qui l’a acceptée », écrit le général dans un communiqué. Cette démission met fin à une guerre quasi ouverte entre le chef de l’etat et le chef d’état-major des armées. Ce dernier n’a pas digéré les 850 millions d’euros d’économies exigés par Bercy au ministère de la Défense.

Malgré les soutiens et les hommages appuyés venus de droite et de gauche ces derniers jours, y compris de l’ancien ministre de la Défense Jean-yves Le Drian qui a salué « un grand soldat, d’une très grande intégrité », Pierre de Villiers a visiblemen­t mal supporté le recadrage du président de la République le 13 juillet : « Je considère qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique, j’aime le sens de la réserve qui a tenu nos armées où elles sont aujourd’hui », avait alors affirmé Emmanuel Macron, rappelant à cette occasion qui était le chef des armées.

Portrait d’un général au

franc-parler Ce n’était pas la première fois que le général montait au front pour défendre les armées de façon publique. On se souvient de sa volonté de peser sur le débat présidenti­el et de ses deux sorties dans la presse, cet hiver 2017, concernant déjà le besoin d’accroître le budget de la Défense. Le général de Villiers est quelqu’un qui n’hésitait pas à communique­r avec la troupe via

le chef d’état-major des armées Pierre de Villiers Facebook. On le dit aussi amateur Emmanuel Macron, malgré la de football et qui aime le côté limite d’âge. coach. Il a conservé le francparle­r Pierre de Villiers est un homme de la cavalerie blindée, son de terrain et un homme passé par corps d’origine. les bureaux de l’état-major général ; il a été major-général de 2010 à 2014. Il connaît donc par coeur les rouages de la Défense et la bataille contre les arbitrages de Bercy.

La situation était devenue intenable pour lui. Recadré publiqueme­nt à deux reprises par le chef de l’etat, le vieux général a perdu son bras de fer contre un président de vingt ans plus jeune que lui. Un bras de fer pour accroître le budget de la Défense Ancien commandant au Kosovo et en Afghanista­n, celui dont le comporteme­nt a été jugé indigne par le chef de l’etat avait mené jusqu’à présent une carrière sans accroc. Nommé à la tête des armées par François Hollande en février 2014, le général a été reconduit cet été 2017 par

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