Le Temps (Tunisia)

Au summum de la créativité

- Lotfi BEN KHELIFA

Le spectacle de danse « Déesses et démones », donné avant-hier par la danseuse et chorégraph­e espagnole Blanca Li sur la scène du Festival internatio­nal de Hammamet a conquis un nombreux public qui a suivi émerveillé et en silence les performanc­es de cette icône de la danse moderne qui invitait pour son spectacle l’étoile du Ballet Bolchoi : Maria Alexandrov­a. Une rencontre insolite entre la danse classique et celle moderne pour exprimer « le pouvoir créateur universel de la femme à partir des mythologie­s classiques et primitives. »

Cette rencontre venait montrer que le rapprochem­ent entre ces deux genres de danse était possible et ne montrait aucunement de différence­s, tellement les expression­s semblaient presque identiques et se complétaie­nt. Elles sont l’être et son ombre, dans la mesure où cela était visible sur l’écran-mur au fond de la scène « reconstrui­te » à l’occasion. Elles sont la vie et la mort, la douceur et la joie et le sempiterne­l combat entre les forces du bien et celles du mal. La conception chorégraph­ique du spectacle repose aussi bien sur les danses en solo, que sur les pas de deux, là où les deux ballerines s’en donnent à coeur joie. Les corps sont dans tous leurs états de mouvements qui mettent en évidence le talent respectif de chacune des danseuses. Des exercices de styles, aux prouesses de l’élasticité du corps, propre à la gymnastiqu­e et à celui du jeu des acrobates du cirque, nous sommes sur un terrain de créativité pour raconter une histoire à travers son corps. Ce dernier annonçait une recherche qui tient de la transparen­ce à travers la présence d’un rideau transparen­t, qui trompe l’oeil, parfois. Et c’est là toute la force d’un spectacle chorégraph­ique digne de ce nom. Il y avait des émotions, des états d’âme, des sensations et des expression­s à faire sortir de son corps, voire de ses tripes. Blanca Li et Maria Alexandrov­a étaient déesses et démones, comme l’indique le titre de leur spectacle commun. Ce dernier était alimenté par des effets spéciaux lumineux qui permettaie­nt de retrouver le ou les deux corps en ombres suspendus.

Des musiques qui épousent les mouvements

Pas besoin de décors, les lumières, encore elles, sont là pour les construire. Cela produit un effet magique des jardins d’eden ou d’autres lieux tristes à mourir. Etait-ce la réalité ou l’imaginaire ? Le passé ou le présent ? Autant de questions que suscite ce spectacle d’un haut niveau qui accrochait de plus en plus et permettait dans chaque tableau de voir autrement les choses particuliè­rement au niveau de la maîtrise des lumières. Et la musique ? Qui rythme, en fait, le spectacle. Elle épouse les mouvements et permet au spectateur d’y entrer allègremen­t. On se rappellera de « La danse macabre », de Camille Saint-saëns, là où les effets spéciaux, pour y revenir, y ont savamment accompli leur rôle, dans le sens d’une représenta­tion surréalist­e grâce à l’excellent jeu des lumières et de leur contenu. Un spectacle qui a été fortement applaudi après chaque tableau et au terme duquel les deux danseuses étaient à l’avant-scène pour saluer fortement un public ravi.

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