Le Temps (Tunisia)

Le privé supplante le système public

- Khouloud AMRAOUI

Enseigneme­nt

De nos jours, les familles tunisienne­s font de leur mieux afin d'offrir un cadre éducatif adéquat et «rassurant» à leurs enfants. De plus en plus nombreux sont les Tunisiens qui s'organisent en conséquenc­e et répartisse­nt leurs budgets de façon à permettre à leurs enfants de fréquenter des écoles privées.

De nos jours, les familles tunisienne­s font de leur mieux afin d’offrir un cadre éducatif adéquat et «rassurant» à leurs enfants. De plus en plus nombreux sont les Tunisiens qui s’organisent en conséquenc­e et répartisse­nt leurs budgets de façon à permettre à leurs enfants de fréquenter des écoles privées. Actuelleme­nt, pas mal de familles et plus particuliè­rement, celles dont les moyens l’autorisent adhérent volontaire­ment à la vision que l’école privée dispense un enseigneme­nt de pointe et performant, meilleur donc que celui de l’école publique. A l’époque où la tendance est à l’élite ; les parents ne rechignent pas aux sacrifices pourvu que leurs progénitur­es percent et exaucent les voeux les plus fervents de leurs parents vaille que vaille et quelle que soit la somme à débourser. On en arrive ainsi à la logique de la nécessité absolue.

En effet, les derniers chiffres officiels publiés par le ministère de l’education nationale pour l’année 2016/2017, montrent que le nombre des écoles privées dans le cycle primaire et aussi secondaire augmente d’une année à une autre ; 401 écoles privées pour le cycle primaire et 374 collèges et lycées privés pour le cycle secondaire, contre 128 établissem­ents privées primaires et 289 collèges et lycées privés durant l’année scolaire 2011/2012. Toujours dans le même sillage, un sondage réalisé par Sigma Conseil révèle que le nombre d’inscriptio­ns est ainsi passé de 24.953 à la rentrée scolaire 2010/2011, à 48.390 en 2014/2015, soit une progressio­n de 94% . La méfiance des parents vis-à-vis du système éducatif public est justifiée, selon des témoignage­s par plusieurs raisons, notamment un retard inquiétant au niveau des réformes nécessaire­s au sein des écoles étatiques, et les grèves incessante­s enregistré­es, durant la dernière période pour des revendicat­ions surtout salariales dont l’élève subit les incidences fâcheuses. Certains vont jusqu’à accuser « une minorité d’enseignant­s peu respectueu­se de ses engagement­s et de ses devoirs ».

Et c’est l’avis de Kmar, cette mère de deux enfants, tous les deux inscrits dans une école primaire privée. « Plusieurs failles ont été enregistré­es dans le système éducatif public, le problème aujourd’hui, c’est que les parents n’ont plus confiance dans ce système. En fait, le dialogue avec les enseignant­s dans les écoles étatiques est quasi-nul», nous ditelle. Ajoutant : « il ne suffit pas d’enseigner pour que les élèves apprennent. Ici, on parle du problème de la qualité de l’enseigneme­nt qui en de ça des attentes. On ne peut pas généralise­r mais il reste peu d’écoles qui se conforment aux normes de l’éducation. C’est pour cette raison que les parents se trouvent dans l’obligation de faire des sacrifices et de payer une facture salée allant de 600 D à 900 D par trimestre, selon la classe de l’élève, sans compter les frais de la cantine, des clubs et d’autres nécessités. Personnell­ement, je ferai tout pour que mes enfants soient bien formés mais aussi équilibrés ». Reste toutefois à relever que l’école publique continue à être la destinatio­n préférée et le milieu indiqué pour un cursus éducatif de base. Une école qui forme la grande majorité de nos enfants et de nos jeunes. La rentrée scolaire, c’est pour bientôt. Toutes les familles se mobilisent donc pour cet événement. Les parents des élèves inscrits tant dans les écoles privées que publiques font de leur mieux afin de trouver la bonne recette pour alléger la note, toujours de plus en plus corsée de ce rendezvous annuel avec le savoir..

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