L'opposition dénonce l'autoritarisme d'erdogan
En Turquie le principal parti d'opposition, le CHP, tient ce week-end un congrès extraordinaire. Son objectif : dénoncer l'autoritarisme du régime du président Erdogan. Après avoir organisé une grande manifestation au début de l'été l'opposition veut ainsi lancer sa reconquête du pouvoir en vue des prochaines élections législatives et présidentielle en 2019. Un défi dans un pays de plus en plus sous contrôle total du parti de Recep Tayyip Erdogan. Après la marche pour la Justice voici le congrès pour la Justice. En juillet, Kemal Kiliçdaroglu, le leader du CHP, avait réuni à Istanbul, plus d'un million de personnes pour dénoncer l'arbitraire du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. Désormais, il voudrait bien ouvrir un deuxième chapitre de ce mouvement, avec ce congrès extraordinaire.
Erdogan, un « tyran » Le chef du CHP a dénoncé ce matin le président Erdogan, qualifié de « tyran ». Organisé la veille des grands congés de l'aïd, ce congrès s'adresse surtout aux militants du parti, mais c'est bien la preuve que l'opposition à Recep Tayyip Erdogan veut lancer sa machine de guerre politique un peu moins de deux ans avant les prochaines échéances électorales. Le rendez-vous du CHP se tient dans la province de Canakkale (nord-ouest) et doit se poursuivre pendant quatre jours. Un choix hautement symbolique, puisque c'est ici que s'est déroulé la bataille de Gallipoli au cours de laquelle l'armée ottomane a repoussé les forces alliées au cours de la Première Guerre mondiale. Cette bataille est devenue par la suite un symbole de la résistance qui a abouti à la fondation par Mustafa Kemal Atatürk de la République turque moderne en 1923. Les rivalités politiques s'exacerbent Un autre parti d'opposition, issu d'une fraction de l'extrême-droite nationaliste, devrait également bientôt voir le jour. De son côté, le président Erdogan luimême multiplie les rassemblements et les discours militants. Il se trouve ce samedi à Malazgir pour un meeting géant. Bref, la Turquie, plus polarisée que jamais, semble bien être entrée dans une campagne électorale permanente.