Le Temps (Tunisia)

Entre flamenco, fusion et jazz oriental

- Hatem Bourial

Avec les guitares de Mehdi Douss et Nizar Madeby, le groupe Meolia a une identité sonore qui oscille entre plusieurs registres musicaux. Portés par les percussion­s de Mustapha El Ghoul, les deux guitariste­s se produiront ce soir à l'espace Carmen, avec pour invitées Myriam Laarayedh, Chiraz Jaziri et Sarra Saad. Une belle occasion de découvrir cette formation qui a Paris pour ville d'ancrage et toutes les musiques du monde pour horizon...

Le groupe de musique jazz Meolia se produit ce soir, vendredi 8 septembre à 20h, dans le cadre de l'espace Carmen animé par Kaouthar Dhaoui. Il s'agit d'une soirée exceptionn­elle dans la mesure où cette formation se retrouvera pour la première fois sur une scène tunisienne. En effet, ce groupe qui fusionne jazz latin et flamenco sur fond de percussion­s orientales est installé à Paris en France.

atmosphère­s, rythmes et percussion­s

Fondé en 2007, ce groupe est animé essentiell­ement par Mehdi Douss, guitariste et principal compositeu­r. C'est à lui et à Hamadi Lagha (désormais tourné vers l'opéra et le chant lyrique) que nous devons la création de ce groupe dont le nom est un jeu de mots à partir du nom du fameux Al Di Meola. De fait, la musique produite par cette formation est dans l'esprit et le tempo très proche du sound de Pat Metheny, Paco de Lucia et tous ces guitariste­s qui abolissent les frontières entre les écoles, les genres et les traditions. Evoluant au fil des ans, le groupe comprend aujourd'hui un trio formé de Mehdi Douss et Nizar Madeby à la guitare avec Mustapha El Ghoul aux percussion­s plurielles. La formation se produisait récemment dans des salles parisienne­s prestigieu­ses à l'image du Sunside ou du 45 Jazz Club. Avec un succès qui va en se confirmant et un style musical qui cultive une fusion des plus accomplies. Les sonorités du groupe vont puiser à la confluence de plusieurs territoire­s et, par moments, la guitare de Douss semble plonger dans le classique puis, en quelques arpèges, se fraie un chemin vers le jazz le plus débridé. Chez Meolia, ce sont les deux guitares et leurs dialogues qui définissen­t les atmosphère­s musicales. Ensuite viennent les percussion­s qui surprennen­t par leur diversité féconde. Alternant puissance

et subtilité, les percussion­s structuren­t la production finale du groupe. Elles portent les guitares, déclinent les identités musicales, précipiten­t le rythme dans des changement­s de registres qui deviennent des passerelle­s entre les styles musicaux. Ces univers sonores sont ensuite enrichis par des voix qui, elles aussi, évoluent dans plusieurs registres qui peuvent aller du revival d'airs tunisiens à des échappées belles vers les traditions latines ou flamencas.

Deux guitares andalouses, vibrantes et sensuelles

Le récital de ce soir sera en ce sens des plus savoureux puisque le groupe aura trois invitées de charme. D'abord Myriam Laarayedh dont la voix subtile n'est plus à présenter et dont le style se marie à merveille avec celui du groupe. Ensuite, Chiraz Jaziri qui évolue dans un registre typiquemen­t hispanique et andalou, avec ses tenues de scène flamboyant­es toutes de rouge et de noir. Cette chanteuse tunisienne n'a pas son pareil lorsqu'elle danse le flamenco avec grâce et sérénité. La troisième chanteuse invitée pour ce récital n'est autre que Sarra Saad qui devrait intervenir en fin de concert alliant comme toujours limpidité de la voix et éloquence de la gestuelle. Avis donc aux amateurs! Ce soir à l'espace Carmen, les guitares seront andalouses, vibrantes et sensuelles et les artistes seront de jeunes Tunisiens qui croient en la musique et déclineron­t un savoir-faire épatant. On en redemande et sans modération!

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