Macron souhaite éviter les ruptures avec la Turquie
La Turquie s’est éloignée de l’union européenne ces derniers mois mais il faut éviter les ruptures avec ce pays, partenaire «essentiel» dans les crises actuelles, estime Emmanuel Macron dans une interview au journal grec Kathimerini publiée hier. «La Turquie s’est objectivement éloignée de l’union européenne ces derniers mois, avec des dérives préoccupantes qui ne peuvent pas rester sans conséquence, sur le projet concernant l’union douanière par exemple», souligne le chef de l’etat. «Mais je souhaite éviter les ruptures car c’est un partenaire essentiel dans de nombreuses crises que nous affrontons ensemble, je pense au défi migratoire ou à la menace terroriste notamment», ajoute-t-il. «Et je m’y emploie par des contacts très réguliers avec le président Erdogan.» Les relations entre Ankara et L’UE se sont considérablement dégradées depuis le coup d’etat avorté de juillet 2016, qui a été suivi de plusieurs dizaines de milliers d’arrestations dans le pays. Dimanche, lors d’un débat télévisé en vue des élections fédérales du 24 septembre en Allemagne, Angela Merkel s’est prononcée en faveur d’une suspension, voire d’un arrêt, des négociations d’adhésion de la Turquie à L’UE. La chancelière allemande a indiqué qu’elle allait discuter avec ses partenaires européens pour voir si L’UE pouvait «parvenir à une position commune à ce sujet afin que nous puissions mettre un terme à ces négociations d’adhésion». La Turquie, qui a signé en 1963 un accord d’association avec L’UE, a entamé des négociations formelles d’adhésion en 2005. Mais en raison de l’opposition de plusieurs Etats membres, dont Chypre et la France, seuls 16 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts à ce jour. Réagissant aux propos d’angela Merkel, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi qu’il était temps que L’UE se décide, qu’elle fasse preuve de «courage» et qu’elle arrête la «duplicité». «On a l’impression d’être dupes», a souligné l’ambassadeur de Turquie en France, Ismail Hakki Musa, à des journalistes à Paris. «On nous a fait attendre dans l’antichambre, c’est l’europe qui doit tirer les conclusions». L’union européenne «ne veut pas de mariage mais un concubinage», a-t-il ajouté. «Pour le partenariat privilégié, c’est trop tard. L’europe doit tenir un discours d’honnêteté et de sincérité».