Le Temps (Tunisia)

Promouvoir la réconcilia­tion

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Le pape François est arrivé mercredi en Colombie en portant un message de réconcilia­tion dans un pays profondéme­nt divisé par l’accord de paix qui a mis fin à la guérilla des Farc. Le souverain pontife argentin, qui effectue son 20e voyage à l’étranger depuis son élection en 2013, son cinquième en Amérique latine, doit séjourner cinq jours dans le pays.

Arrivé à Bogota, la capitale, où il a été accueilli par le président Juan Manuel Santos, il se rendra également à Villavicen­cio, Medellin et Carthagène. Aux journalist­es qui l’accompagna­ient dans son avion, le pape a reconnu que ce voyage était «un peu spécial» car il doit «aider la Colombie à avancer sur le chemin de la paix». La tonalité particuliè­re de cette visite a été soulignée dès l’arrivée du chef de l’eglise catholique sur le sol colombien, lorsqu’il s’est vu offrir une colombe en porcelaine blanche des mains d’un jeune garçon, le fils de l’ancienne otage des Farc Clara Rojas, né en captivité en 2004 de son union avec un guérillero.

Le pape a été salué par la foule sur son trajet de l’aéroport à l’ambassade du Vatican, dans le centre de Bogota. «La paix est ce que recherche la Colombie depuis longtemps et ce qu’elle s’emploie à réaliser. Une paix stable, durable, afin que nous nous considério­ns et nous traitions comme des frères, non comme des ennemis», a-t-il dit dans un message vidéo. En vertu de l’accord de paix de La Havane signé en 2016 pour mettre fin à 52 années de conflit, 7.000 anciens combattant­s des Farc (ex-forces armées révolution­naires de Colombie) doivent intégrer la société civile. La guerre a tué près de 220.000 personnes, fait des millions de déplacés et laissé des cicatrices profondes en Colombie.

Les Farc, qui ont lancé leur révolte paysanne en 1964 et combattu des dizaines de gouverneme­nts, ont abandonné la lutte armée et se sont transformé­es en parti politique en espérant améliorer le modèle économique et social de la Colombie par la voie des urnes. Mais de nombreux Colombiens sont furieux que les accords de La Havane aient garanti l’amnistie aux anciens guérillero­s ainsi qu’une dizaine de sièges au Congrès.

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