Le Temps (Tunisia)

Salve de critiques après l'annonce du nouveau gouverneme­nt

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Sénégal

Au Sénégal, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a présenté, jeudi 8 septembre au soir, son nouveau gouverneme­nt. La majorité des ministres en poste depuis 2014 ont été reconduits. Ce gouverneme­nt bis, quasi similaire au précédent, a provoqué de nombreuses réactions au sein de l’opposition. « Pourquoi démissionn­er pour refaire la même chose ? », se demandent de nombreux Sénégalais. Nous retrouvons le même état d’esprit du côté du Parti démocratiq­ue sénégalais (PDS) de l’ancien président Aboulaye Wade. Babacar Gaye, porte-parole du PDS, estime qu’en remettant en place le gouverneme­nt, Macky Sall cherche, avant tout, à faire diversion. « Le président Macky Sall pense qu'effectivem­ent, en modifiant l'organisati­on de son gouverneme­nt, il donne un nouvel espoir aux Sénégalais. Mais le Sénégal a besoin d'avoir, aujourd'hui, une gouvernanc­e démocratiq­ue. Or, le président Macky Sall et son gouverneme­nt ne sont pas prêts, pour l'instant, à changer les règles du jeu », a déclaré Babacar Gaye. Pour Barthélémy Dias, proche de Khalifa Sall, maire de Dakar, en prison depuis mars, ce gouverneme­nt Dionne 2 n’a qu’une mission, celle de mettre Macky Sall sur orbite pour permettre sa réélection en 2019. «Dionne, ce n’est pas un serviteur de l’etat ; c'est un serviteur du président de la République. Nous n'attendons absolument rien de ce gouverneme­nt. C'est un gouverneme­nt, aujourd'hui, de copains, d'incompéten­ts, d'incapables, au service d'un homme, d'un parti, d'un pouvoir. Macky Sall n'a qu'un seul objectif, c'est de se battre pour un second mandat. Macky Sall s'en tamponne royalement du devenir du peuple sénégalais ! », a estimé Barhélémy Dias. Loin des critiques, les membres du gouverneme­nt et le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, indiquent être « déjà au travail ».

Départ de deux poids lourds Si la majorité des ministres est à nouveau aux affaires, deux noms ont disparu de la liste, à savoir Awa Marie Coll Seck, au ministère de la Santé, et Mankeur Ndiaye, au ministère des Affaires étrangères. Deux personnali­tés appréciées. « Avec Macky, il ne faut pas être à 99,9 % mais à 100 %. » Dès qu’il s’agit d’évoquer un sujet sensible, personne dans l’entourage du président n’accepte d’être cité. Visiblemen­t, Mankeur Ndiaye et Awa Marie Coll Seck ont payé leur manque d’implicatio­n, notamment dans la bataille des législativ­es. Le chef de l’etat veut « des guerriers pour l'accompagne­r à la présidenti­elle 2019 », explique un membre du parti au pouvoir. Les deux exministre­s étaient également en poste depuis cinq ans. L’usure du temps a peutêtre été à l’origine de couacs. Pa ailleurs, les problèmes liés à l’importatio­n des nouveaux appareils de radiothéra­pie ont sans doute été décisifs au moment de se passer d’une ministre pourtant très respectée à la Santé. Aux Affaires étrangères, les derniers mois ont été compliqués. La tension avec Israël, avec le Qatar mais aussi avec les voisins mauritanie­ns et guinéens, ainsi que l’échec de l’élection d’abdoulaye Bathily à la Commission de l’union africaine, ont isolé le Sénégal sur la scène internatio­nale et sous-régionale. Or, Macky Sall utilise, depuis son élection, la diplomatie pour rayonner.

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