Entre réels défis et caprices partisans
Ceci est le gouvernement du dernier espoir, ceci est un gouvernement de guerre, ceci est un gouvernement qui n'a d'autre choix à part celui de réussir ; c'est comme cela que la nouvelle équipe, récemment remaniée, de Youssef Chahed nous a été présentée. D'ailleurs, le chef du gouvernement, lors de son discours à l'assemblée des représentants du peuple (ARP), a insisté sur la quantité des réformes ‘douloureuses' que son équipe et lui auront à mener en vue de sortir le pays pour qu'il soit remis sur pieds d'ici 2020. Une nouvelle équipe qui se distingue par des profils compétents ayant déjà collaboré avec l'ancien système ; Ridha Chalghoum aux Finances, Hatem Ben Salem à l'education, Abdelkarim Zbidi à la Défense nationale et Lotfi Brahem à l'intérieur. Des noms qui ont beaucoup dérangé les ‘révolutionnaires' qui y ont vu, à l'instar du député d'al Irada, Imed Daïmi, une menace pour la révolution et ses objectifs.
Ceci est le gouvernement du dernier espoir, ceci est un gouvernement de guerre, ceci est un gouvernement qui n’a d’autre choix à part celui de réussir ; c’est comme cela que la nouvelle équipe, récemment remaniée, de Youssef Chahed nous a été présentée. D’ailleurs, le chef du gouvernement, lors de son discours à l’assemblée des représentants du peuple (ARP), a insisté sur la quantité des réformes ‘douloureuses’ que son équipe et lui auront à mener en vue de sortir le pays pour qu’il soit remis sur pieds d’ici 2020. Une nouvelle équipe qui se distingue par des profils compétents ayant déjà collaboré avec l’ancien système ; Ridha Chalghoum aux Finances, Hatem Ben Salem à l’education, Abdelkarim Zbidi à la Défense nationale et Lotfi Brahem à l’intérieur. Des noms qui ont beaucoup dérangé les ‘révolutionnaires’ qui y ont vu, à l’instar du député d’al Irada, Imed Daïmi, une menace pour la révolution et ses objectifs. Mais au-delà des spéculations de certains, ces noms demeurent des as dans leur domaine et on sait pertinemment qu’ils peuvent réellement apporter le plus dans leurs nouveaux postes. Maintenant la vraie question est la suivante ; est-ce que ces mêmes compétences qui ont travaillé sous l’ère de Ben Ali – à l’époque où, malgré l’oppression et la dictature, la stabilité politique était exemplaire – pourraient garantir les mêmes résultats dans un pays où la moyenne d’âge d’un gouvernement ne dépasse que rarement les neuf mois ?
Il est devenu clair aujourd’hui que le système politique pose un réel problème dans la mesure où presqu’aucun parti politique ne peut gouverner seul et constituer sa propre équipe sans songer aux ‘équilibres’ politiques qui, au final, s’intéressent au nombre de voix parlementaires que l’on peut obtenir pour pouvoir travailler confortablement. Or, et bien qu’il venait, à l’époque, de bénéficier d’une importante assise politique (grâce au pacte de Carthage), Youssef Chahed a déjà fait la mauvaise expérience des voix parlementaires lorsqu’il a été lâché, l’année dernière, par la plupart de ses supporters qui ont refusé une grande partie des réformes fiscales proposée dans le projet de la loi de Finance de 2017. Cette année, les réformes risquent de toucher à plus d’un secteur (la fonction publique, les caisses sociales, le système de subvention et le système fiscal) et les députés seront certainement amenés à ‘résister’ à plusieurs articles du nouveau projet de la loi de Finance de 2018. La nouvelle équipe est donc non seulement appelée à mettre fin à cette crise postrévolutionnaire et doit, surtout, savoir ménager les caprices partisans et gérer l’ingérable au niveau du Parlement.
Si le dernier espoir ne peut jamais reposer sur des personnes, il faut admettre que la situation de l’économie nationale est réellement sur le point de s’écrouler pour de bon. Rien qu’à cause de cela, il faut que l’équipe gouvernementale réussisse à gérer tout en même temps sans s’attendre à ce que les partis, peu importe ce qu’ils sont et à quelles tendances ils appartiennent, viennent les secourir ou leur accordent de trêve. Youssef Chahed sera, dans les quelques mois à venir, le seul responsable qui devra soit être félicité de ses avancées, soit être questionné sur tout ce qui n’aura pas fonctionné.