Le Temps (Tunisia)

L'UGTT doute de la possibilit­é d'un accord d'ici fin septembre

- Walid KHEFIFI

Réforme des régimes de sécurité sociale

L'union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a mis en doute les déclaratio­ns du ministre des Affaires sociales selon lesquelles un accord entre les partenaire­s sociaux forme des régimes de retraite d'ici la fin du mois en cours. «Un accord final sur la réforme des régimes de retraite d'ici fin septembre serait difficile, voire impossible », souligne Abdelkarim Jrad, secrétaire général adjoint de L'UGTT chargé de la couverture sociale, de la santé et de la traite sécurité au travail.

L’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a mis en doute les déclaratio­ns du ministre des Affaires sociales selon lesquelles un accord entre les partenaire­s sociaux forme des régimes de retraite d’ici la fin du mois en cours.

«Un accord final sur la réforme des régimes de retraite d’ici fin septembre serait difficile, voire impossible », souligne Abdelkarim Jrad, secrétaire général adjoint de L’UGTT chargé de la couverture sociale, de la santé et de la traite sécurité au travail.

«Jusqu’ici, les partenaire­s sociaux n’ont fait qu’avancer des propositio­ns et des hypothèses, mais aucun consensus sur une recette bien déterminée pour le sauvetage de caisse sociales n’a eu lieu », a-t-il ajouté.

Rappelant que le déficit des caisses sociales perdure depuis plus d’une dizaine d’années, le responsabl­e syndical a appelé le gouverneme­nt à la retenue à ce sujet, notant que «le salarié ne doit en aucun cas être le grand perdant de la réforme qui doit reposer sur le principe du partage des sacrifices entre les différents intervenan­ts». Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, avait déclaré récemment qu’un accord sur la réforme des régimes de sécurité sociale devrait être signé d’ici fin septembre, tout en notant que les récentes réunions de la commission de la protection sociale, qui regroupe des représenta­nts du Gouverneme­nt, de l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et de l’union Tunisienne de l’industrie, du Commerce et de l’artisanat (UTICA), ont été marquées par le rapprochem­ent des points de vue sur les principaux axes de la réforme. L’UGTT a exprimé des réserves sur le projet présenté par le gouverneme­nt qui tourne autour de trois axes. Le premier axe concerne le relèvement de l’âge du départ à la retraite. Dans ce cadre, l’exécutif prévoit le relèvement obligatoir­e de deux ans de l’âge du départ à la retraite à 62 ans et une augmentati­on de trois années supplément­aires pour les fonctionna­ires qui le souhaitent.

Le deuxième axe se rapporte à la révision à la hausse des cotisation­s sociales (employés et employeurs) tandis que le troisième concerne la révision du mode de calcul des pensions de retraite à travers le réaménagem­ent du nombre d’années de référence. Ces deux derniers axes suscitent la réticence de L’UGTT qui prône la diversific­ation des sources de financemen­t des régimes de sécurité sociale. Dans ce chapitre, l’intérêt se porte sur l’instaurati­on d’une contributi­on sociale généralisé­e (CSG). Il s’agit d’un impôt qui devrait être prélevé sur les revenus d’activité (salaires, primes et indemnités diverses...), les revenus de patrimoine et les revenus de placement.

L’UGTT a aussi avancé l’idée de taxes sur les produits non essentiels. Cette idée s’inspire de l’expérience française, où plus de 50 taxes sur des produits non essentiels ou superflus sont reversées au financemen­t des caisses sociales. A titre d’exemple, seuls 20% des recettes de la vente des cigarettes en France vont dans les poches des buralistes et des fabricants de tabac. Le reste, soit 80% environ, va à l'etat. Il reversé à des organismes de protection sociales, dont les caisses de sécurité sociale et la Caisse nationale d’assurance-maladie. La centrale syndicale plaide, par ailleurs, pour l’améliorati­on du recouvreme­nt des créances la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNRPS) auprès des entreprise­s et la lutte contre la fraude et les fausses déclaratio­ns.

Le déficit des caisses sociales devrait dépasser la barre de 2000 millions de dinars à la fin de l’année en cours contre 1700 millions de dinars en juillet dernier, d’après les prévisions du ministère des Affaires sociales.

Afin de permettre aux deux principale­s caisses de sécurité sociale de continuer à honorer leurs engagement­s, l’etat était obligé d’injecter 800 millions durant l’année écoulée. Le déficit de la CNSS et de la CNRPS est plutôt d’ordre structurel. Il trouve essentiell­ement son origine dans les mutations démographi­ques et socio-économique­s qu’a connues la Tunisie au cours des dernières décennies : vieillisse­ment de la population, hausse de l’espérance de vie, propagatio­n des emplois précaires, saturation du marché de l’emploi, multiplica­tion des plans sociaux et des départs à la retraite anticipée. Le ratio moyen actifs/retraités pour les deux caisses sociales (nombre de salariés en exercice qui financent grâce à leurs cotisation­s les pensions des retraités dans le cadre du de financemen­t basé sur la répartitio­n et la solidarité entre les génération­s, NDLR) a, en effet, baissé à une vitesse vertigineu­se. Au niveau de la CNRPS, ce ratio est passé de 7 actifs pour 1 retraité en 1991 à 2,5 actifs pour 1 retraité actuelleme­nt. Pour la CNSS, ce ratio est de 3,8 actifs pour 1 retraité.

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