Le Temps (Tunisia)

Un mensonge à l’origine d’un meurtre

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Faits divers dans le monde

Durant quatre jours, deux hommes et une femme ont été jugés par la cour d’assises de Seine-et-marne, à Melun (France), pour avoir provoqué la mort de Franck Pajot, décédé chez lui à Meaux dans la nuit du 14 au 15 novembre 2014.

« Le calvaire de Franck Pajot a dû débuter à 23 h 35 et durer jusqu’à au moins 3 h 10 », a estimé un enquêteur, ce mercredi, devant la cour d’assises de Seine-et-marne, à Melun. Ce père de famille de 48 ans est décédé dans la nuit du 14 au 15 novembre 2014, à Meaux, suite à un déferlemen­t de violences. Dans le box des accusés : Vivan Lefort, 40 ans, et Olivier Petit, 32 ans, sont jugés pour « violence commise en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner et extorsion commise au préjudice d’une personne vulnérable », tandis que Sophie Marteau, 46 ans, comparaît pour « non-assistance en danger ». Des photos de la découverte du corps sans vie de la victime ont été visionnées à l’audience : la tête enflée et ensanglant­ée de Franck Pajot laisse imaginer les souffrance­s qu’il a endurées, avant d’agoniser. Des projection­s de sang avaient atteint les murs et le plafond de son minuscule appartemen­t, dans lequel il a été battu. Malgré quelques souvenirs perdus, Vivian Lefort s’est montré prolixe devant la cour d’assises. Le soir du 14 novembre 2014, les trois accusés et la victime étaient réunis dans le studio de Franck Pajot. L’ambiance était détendue, jusqu’à ce que Vivian Lefort et Olivier Petit partent acheter des bières dans une l’épicerie. Une fois revenus sur place, ils ont trouvé Sophie Marteau en chemise de nuit. « Elle m’a dit : il m’a violée, il m’a tapée. Je l’ai crue, j’ai vu rouge, les premiers coups sont partis », a raconté Vivian Lefort. Lui qui vivait dans un squat à Meaux était fortement alcoolisé cette nuit-là, comme à son habitude. Pendant que Vivian Lefort portait des coups de poing et de pied à la victime - il faisait des pauses pour boire -, les deux autres accusés - assis- regardaien­t. « Je prenais sa tête pour un ballon de football ». Vivian Lefort est allé jusqu’à saisir un couteau. « Heureuseme­nt, Olivier m’a arrêté ».

Juste après, alors que la victime agonisait, il s’est retrouvé dans la salle de bain avec Sophie Marteau pour un début de relation sexuelle, il a appris qu’elle avait tout inventé. Franck Pajot, décrit comme un homme généreux, non-violent, accueillan­t et un peu naïf, n’avait jamais posé la main sur elle. Un terrible mensonge qui a entraîné un drame.

Sophie Marteau, visiblemen­t assommée par les médicament­s, a reconnu à l’audience avoir parlé de tentative de viol… avant de dire l’exact contraire deux minutes plus tard. L’accusée, qui souffre d’une altération du discerneme­nt, était sans-abri à l’époque et naviguait entre Meaux et Chelles. Franck Pajot l’hébergeait régulièrem­ent chez lui, en toute amitié.

Olivier Petit, mutique depuis l’ouverture du procès, a accepté de donner sa version à la cour, sur un ton posé : « J’ai mis deux trois coups au niveau des côtes. Je lui ai ligoté les pieds ». Il a reconnu avoir trouvé la carte bancaire de Franck Pajot et obtenu le code, avant de tenter de retirer de l’argent à un distribute­ur.

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La victime avec ses deux enfants.

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