Assainir le climat politique pour réussir les réformes
Issam Chebbi, secrétaire général d'al Joumhouri
Les élections municipales vont-elles avoir lieu à la date fixée, préalablement ? Cela n'est pas certain, surtout que l'échéance du 18 septembre, date limite pour convoquer les électeurs approche à grands pas et que l'ambiance montre que plusieurs partis politiques ne sont pas prêts pour cette course. C'est le cas du Parti Républicain (PR) dont le secrétaire général, Issam Chebbi, nous livre ci-après sa vision sur l'avenir de la Tunisie et sur les élections municipales.
Les élections municipales vont-elles avoir lieu à la date fixée, préalablement ? Cela n’est pas certain, surtout que l’échéance du 18 septembre, date limite pour convoquer les électeurs approche à grands pas et que l’ambiance montre que plusieurs partis politiques ne sont pas prêts pour cette course. C’est le cas du Parti Républicain (PR) dont le secrétaire général, Issam Chebbi, nous livre ci-après sa vision sur l’avenir de la Tunisie et sur les élections municipales. Le Temps : Tout d’abord comment jugez-vous le nouveau gouvernement de Youssef Chahed ? Issam Chebbi : Ce nouveau gouvernement est appelé à apporter de l’espoir aux Tunisiens. Son but est d’instaurer la stabilité et la sécurité dans le pays et de garantir la pérennité de l’etat. L’intérêt de la patrie demeure au-dessus de celui des partis et des personnes. Ce gouvernement n’a pas de temps à perdre. Il doit se mettre au travail et entreprendre des réformes nécessaires permettant de faire passer au vert la majorité des indicateurs économiques avec notamment l’amélioration des investissements, la production et les exportations. Nous entrons aujourd'hui dans une nouvelle phase qui exige de nous de fournir des efforts de manière exceptionnelle, où audace et altruisme sont les maîtres mots.
Toute la classe politique et la société civile doivent assumer leurs responsabilités pour faire réussir cette période délicate de l'histoire de la Tunisie. Certes la conjoncture économique difficile ne va pas aider les familles tunisiennes à faire face à leurs difficultés. C’est pourquoi ces réformes ne doivent pas très douloureuses mais devront tenir compte des conditions réelles des différentes classes sociales tunisiennes. Cette dynamique de croissance devrait être soutenue par un environnement politique favorable loin des tiraillements et des conflits. Malgré certaines tensions politiques, nous restons convaincus de la capacité du chef du gouvernement à rassembler toutes les forces vives du pays
- Quelle sera le rôle de la classe politique en cette période cruciale?
La classe politique doit être consciente de la prochaine étape. L’heure est grave. Il n’y a plus de place pour les désaccords et les conflits. Malgré tout, nous gardons espoir et nous avons les moyens de progresser. Le seul langage qui peut convaincre le peuple est celui des faits. Les discours ne servent plus à rien. Les politiques doivent être au niveau des attentes du peuple. Pour sauver l’économie, nous avons besoin d’une stratégie qui rassemble tout le monde. Notre parti appelle à l’unité nationale et à un consensus politique large. La prochaine étape requiert la conjugaison des efforts de toutes les forces nationales pour vaincre les difficultés, activer les moteurs de croissance et amorcer les réformes.
Il ne faut pas perdre espoir, l'avenir sera meilleur malgré les difficultés que nous rencontrons, nous sommes capables et obligés de réussir, c'est notre seule issue.. Bref, il est temps d’assainir l’environnement politique tout en tenant compte des intérêts du pays loin des manoeuvres et des agendas. Il faut aussi doter la Tunisie d’une machine politique efficace qui permettrait enfin d’assurer la cohésion politique et sociale, et de gérer des obstacles et des ennemis bien décidés à mettre des bâtons dans les roues et à faire dévier la Tunisie de sa route. L’opposition doit sortir des sentiers battus et se positionner sur l’échiquier politique, tout en proposant des alternatives pour réussir ces réformes. - Que pensez-vous de la tenue des élections municipales le 17 décembre? Nous ne sommes pas prêts à entrer dans une aventure électorale. La date annoncée du 17 décembre 2017 n’est pas adéquate. Elle est caduque pour trois raisons principales: la non adoption du code des collectivités locales, la vacance à la présidence de l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et les lacunes persistantes au sein des tribunaux administratifs qui ne pourront pas plaider les possibles recours durant ces élections sans oublier la neutralité de l’administration. - El Jamhouri entrera t-il seul à ces élections ?
Notre parti est au service des régions et des citoyens et non l’inverse. Nous serons là pour servir l'intérêt et les ambitions de nos villes. Nous nous présenterons avec des listes citoyennes aux élections municipales avec des listes communes avec d’autres partis ayant les mêmes orientations nationales dans le but de faire participer un plus grand nombre de nos adhérents, de compétences et d’indépendants.
Kamel Bouaouina