Le Temps (Tunisia)

Ultime hommage à Mohsen Ben Abdallah

-

Il vient de partir à jamais et en silence, laissant dans la tristesse sa famille, ses amis et la grande famille du théâtre tunisien. Mohsen Ben Abdallah appartenai­t à la belle époque de la troupe théâtrale de la ville de Tunis qu’il avait rejoint en 1962. La même année, il avait joué dans la pièce « Caligula » aux côtés d’aly Ben Ayed son metteur en scène et sous la direction de Hassen Zmerli, qui avait dirigé la TVT de 1961 à 1963.

Et je ne savais pas que ma rencontre avec Mohsen Ben Abdallah le 17 septembre 2016, depuis juste un an et presque jour pour jour, allait être la dernière. C’était au vernissage de l’exposition « Le grand témoin » en hommage à l’artiste plasticien Zoubeir Turki à la galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd. Ce jour-là, Mohsen Ben Abdallah était venu témoigner de son amitié avec Zoubeir Turki avec sous la main, des photos inédites de cet artiste. Il avait entre autre indiqué dans son témoignage que Zoubeir avait conçu les décors et les costumes de plusieurs pièces de la TVT, comme « Mourad 3. » Il m’avait lancé qu’il était allé au Maroc, au mois de février de la même année 2016 pour assister aux funéraille­s de son ami, l’homme de théâtre Taieb Seddiki et grand ami de plusieurs artistes et auteurs tunisiens. Et pour rester avec Mohsen Ben Abdallah, il avait mis en scène plusieurs pièces du temps d’aly Ben Ayed, comme : « Inheb inârres », en 1971, écrite par son frère Abdelhak Ben Abdallah, « Ettourkmen­i » que Mohsen avait adapté et mis en scène. Et à la mort d’aly Ben Ayed, en 1972, il avait dirigé la TVT jusqu’en 1975 pour mettre en scène les pièces : « Malla jmeâa », sur un texte d’abdesselem El Bech, repris « Inheb inârres », « La farce blanche », « Les rêves de Carthage » et « Al hayra. »

De l’amabilité et du sérieux

La première fois où j’ai vu Mohsen Ben Abdallah jouer sur scène, c’était en 1965 au théâtre de la ville de Tunis dans la pièce « El Hazzara » (Les rustres), une comédie sociale qu’il avait également adapté. Il jouait un rôle de compositio­n, celui d’un jeune homme amoureux aux côtés entre autres comédiens et comédienne­s : Mouna Noureddine et Anissa Lotfi. Sa direction du théâtre de la ville de Tunis pour plusieurs années, puis de l’espace Sophonisbe, à Carthage, ne lui permettait plus de créer des pièces. Dans ces tâches à la fois administra­tives et artistique­s, il se démarquait par son sérieux et surtout par son amabilité et sa courtoisie. Il vient de rejoindre dans l’au-delà ses collègues et amis Slim Mahfoudh et Romdhane Chatta, partis quelque mois avant lui et les innombrabl­es autres acteurs et metteurs en scène de la TVT de la grande époque. Que Dieu ait son âme !

Lotfi BEN KHELIFA

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia