Tirs de nouveau missile au-dessus du Japon
La Corée du Nord a effectué hier un nouveau tir de missile qui a survolé le Japon avant de s’abîmer dans l’océan Pacifique, a annoncé l’armée sudcoréenne. Le missile est passé au-dessus de l’île de Hokkaïdo et s’est abîmé en mer à environ 2.000 km à l’est des côtes nippones, a indiqué le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, au cours d’une conférence de presse. «Les provocations répétées de la Corée du Nord sont inadmissibles et nous protestons avec les mots les plus forts», a-t-il déclaré.
Les sirènes d’alerte ont retenti vers 07h00 du matin (22h00 GMT jeudi) à Kamaishi, une ville du nord du Japon, a rapporté la chaîne de télévision japonaise NHK. Hokkaïdo avait déjà été survolée le 29 août par un missile balistique nord-coréen. Selon l’armée sud-coréenne, ce nouveau missile a été tiré de Sunan, le quartier de Pyongyang où se trouve l’aéroport international de la capitale nord-coréenne.
Il a atteint une altitude maximale de 770 km et parcouru 3.700 km, ce qui aurait pu lui permettre d’atteindre l’île américaine de Guam si tel avait été son objectif. D’après l’armée américaine, qui dit avoir détecté le départ du projectile, il s’agissait d’un missile balistique à portée intermédiaire, et non d’un missile intercontinental (ICBM).
Réunion du conseil de sécurité Le Conseil de sécurité des Nations unies, qui a adopté lundi de nouvelles sanctions contre Pyongyang, se réunira en urgence hier à New York (19h00 GMT), a-t-on appris de sources diplomatiques.
Les présidents russe, Vladimir Poutine, et français, Emmanuel Macron, se sont entretenus au téléphone de la situation, rapporte l’agence Tass, dénonçant les provocations de Pyongyang aux conséquences potentiellement «irréversibles». Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a appelé la Chine et la Russie, les deux pays qui entretiennent le plus de relations économiques avec la Corée du Nord, à prendre des mesures «directes» contre Pyongyang pour lui faire comprendre que de tels actes ne seraient plus tolérés. Le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné que Pékin avait déjà consenti d’importants sacrifices pour mettre en oeuvre les dernières résolutions du Conseil de sécurité de l’onu. La Corée du Nord devrait faire l’objet d’intenses discussions la semaine prochaine dans le cadre de la 72e session de l’assemblée générale des Nations unies. A Genève, l’émissaire américain pour le désarmement, Robert Wood, a répété que les Etats-unis n’écartaient aucune option, y compris celle d’une intervention militaire contre Pyongyang, mais continuaient de poursuivre la voie diplomatique et réclamaient notamment l’application d’un régime strict de sanctions contre le régime nord-coréen. «Nous voulons épuiser toutes les options diplomatiques», a-t-il dit.
Paris réclame une «réponse intransigeante»
La France a également estimé que le programme nucléaire et balistique nord-coréen appelait «une réponse intransigeante de la communauté internationale». «Face à cette menace, la France est prête à travailler, notamment au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’union européenne, au renforcement des mesures de nature à convaincre le régime de Pyongyang qu’il n’a aucun intérêt à l’escalade et à l’amener à la table des négociations», a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Londres et Berlin ont également exprimé leur indignation. «Notre principal objectif aujourd’hui est de continuer à inciter la Chine à maintenir la pression sur la Corée du Nord afin qu’elle change de cap», a déclaré un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May. Ce nouveau tir est intervenu au lendemain de la menace brandie par un organe de propagande nord-coréen de «couler» le Japon et de réduire les Etats-unis «en cendres» après le vote du nouveau train de sanctions par les Quinze le 11 septembre en réponse à l’essai nucléaire du 3 septembre. La Corée du Nord a effectué des dizaines de tirs depuis que son dirigeant Kim Jong-un a ordonné l’accélération de son programme de missiles.