Souk Lahad sous haute tension
La maison du délégué et le siège de la délégation incendiés, et tentative d’incendier le poste de la garde nationale
La ville de Souk Lahad, dans le gouvernorat de Kébili a vécu une journée torride, hier, après l’enterrement de deux victimes parmi les migrants clandestins morts dans la collision entre une unité de la marine nationale et une embarcation transportant environ 90 émigrés clandestins qui avaient pris la mer, à partir des îles Kerkennah. Tout avait commencé après l’enterrement des deux victimes de la collision, suivi par l’attroupement d’environ 300 personnes, membres de leurs familles près du siège de la délégation et de la maison du délégué qui était à proximité.
La ville de Souk Lahad, dans le gouvernorat de Kébili a vécu une journée torride, hier, après l’enterrement de deux victimes parmi les migrants clandestins morts dans la collision entre une unité de la marine nationale et une embarcation transportant environ 90 émigrés clandestins qui avaient pris la mer, à partir des îles Kerkennah. Tout avait commencé après l’enterrement des deux victimes de la collision, suivi par l’attroupement d’environ 300 personnes, membres de leurs familles près du siège de la délégation et de la maison du délégué qui était à proximité. Le mouvement de protestation auquel se sont joints des intrus, selon certains témoins, a pris de l’ampleur, pour se poursuivre avec l’incendie des deux bâtiments et une tentative, par la suite, d’incendie du poste de la garde nationale de la ville qui vient d’être renouvelé, après son incendie total, en 2014.
Mais l’opposition des forces de l’ordre et l’usage des bombes de gaz lacrymogène a dissuadé les manifestants qui ont exigé de discuter avec un responsable régionaux sur les questions du développement et de l’emploi qui sont à l’origine des tentatives d’émigration clandestine, selon eux. Des renforts militaires devaient être envoyés, hier, à Souk Lahad, afin de contenir la colère des habitants et éviter le dérapage du mouvement de protestation.
Les corps des victimes remis aux familles
Les dépouilles des huit passagers qui ont péri, dimanche, dans la collision de leur embarcation avec une unité marine de l'armée de mer, au large de l'île de Kerkennah (gouvernorat de Sfax), ont été remises, mardi, à leurs familles.
Les corps des victimes, repêchés et transférés au service d’autopsie du CHU Habib Bourguiba de Sfax, ont été identifiés, a indiqué le directeur de l’hôpital Ahmed Mahfoudh.
Parmi les victimes, 4 originaires de Kébili, deux de Kasserine, une de Jendouba et une de Ben Guerdane, a ajouté la même source. Huit personnes ont été tuées et 38 autres ont été blessées dans cet accident, alors que l’embarcation transportait aux alentours de 90 passagers. Federico Soda, directeur du Bureau de Coordination pour la Méditerranée de L'OIM a indiqué que le nombre de migrants tunisiens arrivés en Italie par voie de mer a augmenté. Ainsi, a-t-il dit, de janvier à août 2017, 1357 Tunisiens ont atteint la côte italienne, tandis que L'OIM estime que plus de 1400 sont arrivés au cours du seul mois de septembre 2017. Alors que l'augmentation de septembre est assez inhabituelle, les chiffres en soi restent assez bas par rapport aux arrivées enregistrées en Italie en 2017. ", a-t-il dit
Trop tôt pour déterminer les responsabilités
Le Procureur général de la direction de la justice militaire a affirmé, mercredi, qu’il était "trop tôt" pour déterminer les responsabilités juridiques dans l’accident de la collision.
"L’enquête se poursuit", a assuré le Procureur général de la direction dans un communiqué rendu public mercredi.
Et d’ajouter : Aussitôt informé de l’accident, le Parquet militaire près le Tribunal militaire permanent de première instance de Sfax a diligenté une enquête pour déterminer les responsabilités. Accompagné du procureur de la République, le juge d’instruction militaire qui s’est saisi de l’affaire, s’est rendu à la base navale de Sfax où il a dressé un premier état des lieux de l’enquête. "Il a, également, émis les réquisitions nécessaires pour identifier les naufragés et déterminer les causes de la collision", a noté le Procureur général de la direction, cité dans le même communiqué. Le ministère de la Défense nationale a annoncé, mardi, avoir ouvert une enquête pour identifier les circonstances de cet accident. Pendant ce temps, les forces navales continuent à chercher d'éventuels survivants. Un navire de plongée a été mobilisé sur les lieux du drame pour retrouver les débris de l’embarcation. Des unités aéroportées et navales de sauvetage de Malte et d’italie participent aux opérations de recherche et de secours.
Inquiétude de L’OIM
L’organisation internationale pour les migration (OIM) a, dans un communiqué publié, hier, exprimé son inquiétude suite à la collision du navire de la marine tunisienne avec une embarcation de migrants. "Nous sommes profondément attristés par cette tragédie qui affecte tant des migrants que leurs familles", a déclaré Lorena Lando, chef de mission de L'OIM en Tunisie, ajoutant que L'OIM est engagée à soutenir et à plaider pour une migration sûre et digne "Nous sommes préoccupés par ces événements de plus en plus nombreux liés la migration irrégulière depuis les côtes tunisiennes et nous travaillons en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour développer des solutions à long terme". L'OIM, organisme des Nations Unies chargé des migrations, maintient le suivi sur l’état des migrants disparus, ajoute le communiqué.