Le Temps (Tunisia)

Quelle politique migratoire après les annonces de Macron?

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Lundi, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé l’intention des autorités d’envoyer des missions d’identifica­tions de demandeurs d’asile au Tchad et au Niger pour permettre d’ici deux ans à 3 000 réfugiés de rejoindre la France. Une nouvelle politique de relocalisa­tion dont les contrepart­ies pour les pays tiers ne sont pas encore connues.

La France s’est engagée lundi à offrir 3 000 places aux réfugiés du Niger et du Tchad. Une nouvelle politique de réinstalla­tion qui est amenée à se développer en Europe, selon le chercheur Yves Pascouau : « La logique qui aujourd’hui est en train de se développer est celle de considérer qu’il importe désormais que les pays tiers prennent une part beaucoup plus importante dans la gestion des phénomènes migratoire­s ».

Contrepart­ies financière­s Des contrepart­ies financière­s seraient alors envisagées, l’idée de conditionn­er l’aide au développem­ent à l’obtention de résultats est aussi avancée, mais les pays africains concernés ont-ils réellement envie de prendre à leur charge la gestion de ces flux migratoire­s ? Yves Pascouau est sceptique : « Les pays africains n’y voient peut-être pas non plus un véritable intérêt, ces pays tiers bénéficien­t aussi beaucoup dans l’immigratio­n, puisque ce que l’on appelle les envois de fonds, donc des familles vers leurs pays d’origine sont bien plus important en termes de valeur monétaire que l’aide publique au développem­ent ». « Externalis­er » la politique d’asile ? Et pour le chercheur, à terme, l’objectif des Européens semble être de forcer les candidats africains à l’asile à faire exclusivem­ent leur demande depuis le continent : « Je suis quasiment convaincu qu’un certain nombre de dirigeants européens ont cette idée-là en tête. On peut avoir pour volonté politique «d’externalis­er» la politique d’asile et c’est un sens qui est en train d’être pris par un certain nombre d’etats membres de L’UE. Mais cette externalis­ation ne pourra pas se faire au détriment du respect des droits fondamenta­ux ».

Cette question migratoire sera à l’ordre du jour du sommet Union européenne­afrique, prévu fin novembre à Abidjan.

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