Le Temps (Tunisia)

Yamen Manaï reçoit le prix des Cinq continents de la francophon­ie 2017

-

L'écrivain tunisien a été récompensé pour son troisième roman, L'amas ardent, publié en avril chez Elyzad. Le jury du prix des Cinq continents de la francophon­ie 2017, réuni vendredi 6 octobre au siège de l'organisati­on internatio­nale de la francophon­ie, a distingué l'ingénieur et écrivain tunisien Yamen Manai pour L'amas ardent, paru en avril chez l'éditeur tunisien Elyzad.

La présidente du jury, la journalist­e Paula Jacques, a salué "cette fable aux accents voltériens" où "un apiculteur défend ses abeilles contre une secte de frelons particuliè­rement agressive. Avec humour et une écriture limpide, l'auteur nous en apprend davantage sur les pulsions meurtrière­s des fanatiques que bien des discours".

Le prix remis à Francfort

La remise du prix à Yamen Manai a eu lieu le mercredi 11 octobre au pavillon d’honneur de la Foire du livre de Francfort, "Francfort en français". Doté de 10000 euros, le prix des Cinq continents de la francophon­ie réunit un jury composé de onze écrivains originaire­s de tout l’espace francophon­e: Lise Bissonnett­e (Canada-québec), Ananda Devi (Maurice), Hubert Haddad (Tunisiefra­nce), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Vénus Khoury-ghata (Liban), Jean-marie Gustave Le Clézio (Maurice), René de Obaldia (Hong-kong), Lyonel Trouillot (Haïti) et Fawzia Zouari (Tunisie), lauréate du prix 2016. Le prix des Cinq continents de la francophon­ie, créé en 2001, permet de "mettre en lumière des talents littéraire­s reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents", et d'offrir à l'auteur primé un "rayonnemen­t internatio­nal".

C’est l’histoire d’un homme, un apiculteur, qui se bat pour sauver ses abeilles attaquées par des frelons. C’est aussi une fable politique et écologique qui a énormément plu au président d’honneur du Prix des cinq continents de la francophon­ie, Jean-marie Gustave Le Clézio :

« Parce que c’est l’aventure. Et la francophon­ie, c’est l’aventure, explique Le Clézio les raisons de sa faveur pour ce livre de Yamen Manai,l’amas ardent. Ce livre est un livre aventureux. C’est un livre qui nous sort des sentiers battus, qui nous sort d’une littératur­e narcissiqu­e. C’est un livre qui nous parle de notre condition humaine, à tous, pas seulement celle des Tunisiens, mais à tous : la lutte de l’individu, un individu un peu obstiné, mais qui adore ses filles, les abeilles, contre une société qui veut détruire cette harmonie et qui veut nous priver de vie. C’est un livre profond. Et c’est une allégorie. » Est-ce un grand symbole que le Prix des cinq continents de la francophon­ie soit remis au Salon du livre de Francfort ? « Oui, parce que la francophon­ie est universell­e. L’allemagne a une très bonne relation avec la littératur­e française, de langue française. Donc, c’est très important d’être ici à Francfort. En plus, c’est une très belle ville. » Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai vit à Paris. Ingénieur, il travaille sur les nouvelles technologi­es de l’informatio­n. Son premier roman, La Marche de l’incertitud­e (Elyzad poche, 2010), a reçu en Tunisie le prix Comar d’or, en France le prix des Lycéens Coup de Coeur de Coup de Soleil.

"Dans cette fable aux accents voltériens, un apiculteur défend ses abeilles contre une secte de frelons particuliè­rement agressive. Avec humour et une écriture limpide, l'auteur nous en apprend d'avantage sur les pulsions meurtrière­s des fanatiques que bien des discours" a déclaré Paula Jacques la présidente du Jury au sujet du roman de Yamen Manaï. Le Prix sera officielle­ment remis à Yamen Manai par Adama Ouane, l’administra­teur de L’OIF le 11 octobre prochain. Doté de 10.000 euros, le prix des 5 continents a été créé en 2001 pour "mettre en lumière des talents littéraire­s reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents" indique l'organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie. Les 10 romans finalistes en compétitio­n étaient: •L'amas Ardent de Yamen Manai (Tunisie) aux éditions Elyzad (Tunisie) • Apatride de Shumona Sinha (Inde) aux Editions de l'olivier (France) • Avant que les ombres s'effacent de Louis Philippe Dalembert (Haïti) aux éditions Sabine Wespieser (France) • Bled de Tierno Monénembo (Guinée) aux éditions Seuil (France) • Palace café d’anne Defraiteur Nicoleau (Belgique) aux éditions Tamyras (Liban) • Rapatriés de Nehemy Pierre-dahomey (Haïti) aux éditions Seuil (France) • La Sonate à Bridgetowe­r d’emmanuel Dongala (Congo) aux éditions Actes Sud (France) •Les Temps de la cruauté de Gary Victor (Haïti) aux éditions Philippe Rey (France) • Le Testament de nos corps de Catherine Lune Grayson (Canada-québec) aux éditions Mémoire d'encrier (Canada) • Le Venin du Papillon d’anna Moï (FranceViet­nam) aux éditions Gallimard (France) C'est la deuxième année de suite que le prix revient à un auteur tunisien. En 2016, l'auteur Franco-tunisienne Fawzia Zouari a remporté le prix pour son livre "le corps de ma mère". Hubert Haddad, né à Tunis, avait quant à lui remporté ce prix en 2008 pour son livre "Palestine".

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia